Ethique de la transition

La Présidence gabonaise défend et assume le nouveau statut honoraire de dame Mborantsuo

La Présidence gabonaise défend et assume le nouveau statut honoraire de dame Mborantsuo
La Présidence gabonaise défend et assume le nouveau statut honoraire de dame Mborantsuo © 2024 D.R./Info241

Alors que les Gabonais ont été stupéfaits d’apprendre mardi que le président de la transition avait élevé par décret Marie Madeleine Mborantsuo au statut de présidente honoraire de la Cour constitutionnelle, la Présidence gabonaise continue d’assurer le service après-vente de cette nomination controversée. Invité ce vendredi de l’émission « Décryptage » sur Gabon24, le conseiller spécial du président de la transition Télésphore Obame Ngomo a tenté maladroitement de faire avaler la pilule de cette nomination « méritée ».

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La nomination de Marie Madeleine Mborantsuo par Brice Clotaire Oligui Nguema continue d’avoir mauvaise presse dans l’opinion. Au point où le président de la transition qui a signé le décret controversé qui fait grand bruit, soit contraint via ses collaborateurs de défendre l’ancienne maîtresse d’Omar Bongo qui a trôné durant 32 ans à la tête de l’institution qui a validé coup sur coup les hold-ups électoraux de l’ancien régime.

Il faut sauver la soldate Mborantsuo

Télésphore Obame Ngomo, par ailleurs journaliste, n’est pas allé du dos de la cuillère pour défendre le décret pris par son patron. Après avoir rappelé que cette nomination était encadrée par la loi organique de la Cour constitutionnelle, il a avancé : « Je continue de croire que cette nomination est méritée ». Des propos qui confirment tout le bien que pensent les autorités de transition quant au rôle de l’ex-présidente de la cour dans la bonne marche de la République sous Omar Bongo puis Ali Bongo.

Un extrait de l’émission de 26 minutes de Gabon24

Un mérite de Marie Madeleine Mborantsuo qui entre en totale contradiction avec les mobiles du coup d’État qui a dépossédé du pouvoir le 30 août dernier Ali Bongo et ses sbires qui entendaient une nouvelle fois passer en force pour demeurer en place. Pourquoi, si les institutions gabonaises étaient si bien tenues par des hommes et des femmes d’honneur et au "service de la République", le CTRI s’est-il décidé de restaurer lesdites institutions ? Marie Madeleine Mborantsuo n’est-elle pas coupable d’avoir mis en péril, comme d’autres, la quiétude du plus grand nombre au nom des intérêts du régime déchu ?

Cacophonie idéologique

Autant de questions auxquelles cette sortie du monsieur des médias de la présidence gabonaise semble répondre de manière lunaire. Pour lui, Marie Madeleine Mborantsuo qui a dirigé de main de fer cette institution mérite tous les privilèges associés à son rang de caution juridique et institutionnelle de l’hégémonie de l’ancien régime. « La Cour constitutionnelle, si tant est que l’on reconnait le travail qui est abattu, c’est un travail qui a servi la République », s’est-il avancé pour qualifier les 32 ans de règne de Marie Madeleine Mborantsuo à la Cour constitutionnelle.

La proximité inquiétante du président de la transition avec l’ancienne cheville ouvrière juridique du régime déchu

Les Gabonais ont ainsi une vision plus claire des ambitions du CTRI qui veut restaurer les institutions en s’appuyant sur l’expertise "avérée" de personnalités controversées telles que Marie Madeleine Mborantsuo. Le tout avec le blanc-seing du président de la transition qui l’avait pourtant qualifiée de "Tour de Pise" lors de son séjour à Oyem en décembre dernier. Une sorte de "en même temps" qui semble être la ligne directrice du casting des animateurs de cette transition. Transition pourtant saluée comme un "coup de libération" des chaînes de l’ancien régime et de ses anciennes chevilles.

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