Port-Gentil : Le collectif jeunesse sans emploi face aux difficultés du chômage et de l’entrepreneuriat
Le Collectif jeunesse sans emploi (CJSE) a organisé à Port-Gentil, le samedi 4 novembre dernier à la chambre de commerce, une grande rencontre d’échange et de partage sur les questions liées au chômage. Et l’étape de la ville de Port-Gentil était très cruciale pour le CJSE dans cette lutte contre le chômage engagée depuis juin dernier, au regard du taux élevé des chômeurs impactés par la crise pétrolière et sanitaire.
« Il était important pour nous de descendre sur Port-Gentil pour toucher du doigt la question du chômage », a indiqué le vice-président du CJSE Jean Arsène Houla-Houla. L’objectif de cette visite du bureau directeur de cette plate-forme était de rencontrer les membres du collectif de la province de l’Ogooué-Maritime afin de peaufiner des stratégies visant à réduire le chômage. Il était également question de rencontrer les autorités de tutelle, les entreprises pour aborder en profondeur la question du chômage mais surtout toucher du doigt le niveau de chômage à Port-Gentil afin de mettre en place plusieurs mécanismes de lutte contre le chômage.
Photo de famille de la rencontre
« Nous avons trois leviers pour lutter contre le chômage. Il y a celui de la Fonction publique que les gabonais apprécient et qui n’est pas le meilleur certainement, il y a celui du secteur privé et celui de l’entrepreneuriat. Il y a une lueur d’espoir vu que le régime a été changé, tout se remet petit à petit en marche pour redynamiser les choses », ajoute-t-il. Afin de réduire considérablement le taux de chômage dans le pays et à Port-Gentil en particulier, le Collectif jeunesse sans emploi a proposé quelques pistes de solutions parmi lesquelles encourager la création d’entreprise des jeunes en favorisant les crédits, la fiscalité, la douane et les impôts.
Une proposition qui vise à soulager la fiscalité des entreprises afin qu’elles soient plus productives en favorisant la création d’emploi. Dans le même élan, le CJSE a proposé également l’investissement dans la formation des jeunes et l’arrêt de la politique d’austérité. Des propositions qui visent à limiter la précarité et la marginalisation des jeunes au Gabon.
« 40% de taux de chômage c’est anormal pour un pays qui présente des potentiels. Il faut dire que les jeunes gabonais ne sont pas encore déterminés. On aimerait qu’ils le soient davantage et qu’ils arrêtent de se plaindre mais qu’ils prennent à bras le corps la question de l’entrepreneuriat », préconise le vice-président du CJSE.
En revanche, les jeunes de moins de 25 ans représentent 40% de la population gabonaise. Ils sont donc les plus frappés par le chômage dont le taux au Gabon, au sens du BIT est de 20,4%. Il atteint plus de 40% pour la tranche d’âge des 15-24 ans. Sont concernés par ce phénomène les jeunes qualifiés, diplômés, avec une expérience professionnelle tout comme ceux sans expérience professionnelle. Une situation qui montre que la demande d’emploi au Gabon en particulier, est composée d’une population de jeunes relativement hétérogène, aux perspectives et trajectoires diverses.
Plusieurs causes impactent l’accès des jeunes à l’emploi parmi lesquelles l’absence d’une véritable politique d’emploi, la faible qualité de la croissance et la faible compétitivité de l’économie gabonaise. À ces principales causes s’ajoutent l’inefficacité des dispositions légales et institutionnelles en matière de recrutement, l’absence d’un Observatoire national de l’Emploi et de la Formation, l’inadéquation entre les formations dispensées et les besoins réels des entreprises et les exigences des entreprises en matière d’employabilité des jeunes.
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