Mborantsuo déchue, reste convaincue d’avoir agi depuis 32 ans pour la « sécurité » des Gabonais
La présidente sortante de la cour constitutionnelle gabonaise, Marie Madeleine Mborantsuo, s’est fendue mardi d’une bien curieuse déclaration lors de la cérémonie de passation de charges avec son successeur Dieudonné Aba’a Owono. Celle qui trônait depuis 32 ans sur la haute cour, affirme ne regretter aucune de ses décisions prises toutes pour la « sécurité » des Gabonais. Reste à connaitre lesquels.
Marie Madeleine Mborantsuo détrônée par la prise de pouvoir des militaires le 30 août, est décidemment une femme sans remords. Prodiguant des conseils à la nouvelle équipe des 9 juges constitutionnels désignés par le président de transition, l’ex dame de fer indéboulonnable a laissé étendre qu’elle était satisfaite de ses 32 ans de règne sans discontinuité. Pire, elle rendait ses décisions en pensant constamment à la « sécurité des gabonais ».
Une vue de ladite cérémonie ce mardi au siège de l’institution à Libreville
« On n’a beaucoup fait en 32 ans », s’est félicitée l’ancienne reine de la cour constitutionnelle. Pour elle, son mantra depuis 32 ans a été toujours « Dieu, est-ce que cette décision là ne va pas entrainer des remous dans la rue. Est-ce que que la sécurité des Gabonais... Je n’ai fait que ça durant 32 ans, me préoccuper de la sécurité des gabonais », a-t-elle lancé l’air convaincue de ses propos.
Sauf que ces décisions notamment lors des 5 présidentielles qu’elle a arbitré durant sa très longue carrière, ont justement entrainé des remous dans la rue. De 1993 à 2016, les Gabonais ont protesté contre les décisions jugées uniques de la cour constitutionnelle qu’elle présidait. Décisions elles-mêmes toujours en faveur du régime déchu. Rappelons qu’elle était l’amante d’Omar Bongo avec à qui elle a eu deux enfants devenus adultes aujourd’hui.
Plus grave, la sécurité des gabonais a toujours été entachée par les décisions de la cour constitutionnelle lors des contentieux présidentiels tous remportés par Omar Bongo puis son fils Ali Bongo. Un manège constitutionnel qui a permis au régime déchu de perdurer durant les 32 ans de règne de dame Marie Madeleine Mborantsuo. Une institution qu’elle n’aurait jamais voulu quitter sans la contrainte imposée par les militaires.
@info241.com