Arrivé au pouvoir à 56 ans, après avoir été le ministre de la Défense nationale de son père mort au pouvoir après 42 ans de règne, Ali Bongo croyait l’exercice facile. Prônant la rupture avec les anciennes mauvaises pratiques de l’ère Omar Bongo, il avait promis diversifier l’économie gabonaise, remettre le pays au travail, lutter contre le chômage… 14 ans après les Gabonais attendent toujours de voir sortir de terre les promesses élogieuses des deux précédentes campagnes électorales.
"Bavardage est écume sur l’eau, action est goutte d’or", ce proverbe pourrait bien à lui tout seul, résumer les 14 dernières années de la vie politique gabonaise sous le magistère d’Ali Bongo, arrivé au pouvoir avec une pléthore d’ambitions salutaires. Après des gouvernements successifs et pas moins de 10 Premiers ministres en deux mandats, il n’a pas su trouver à la fois la perle rare et la bonne recette de la matérialisation de ses ambitions pour le Gabon. Voici une liste de ses 5+1 promesses emblématiques qui n’ont été suivies d’aucune suite.
1. 5 000 logements par an
Croyant certainement faire mieux que son père qui a régné avec plusieurs barons aujourd’hui dans l’opposition, Ali Bongo a promis lors de la campagne électorale de 2009 de faire construire pas moins de 5 000 logements par an. 14 ans après, le mal logement au Gabon reste criard et surtout personne n’a vu sortir de terre en deux mandats les 70 000 logements promis. Pire, personne ne peut dire si l’objectif annuel fixé de 5 000 logements a été atteint en 14 ans. Le projet est passé à la trappe et même Ali Bongo n’en parle plus publiquement.
2.L’émergence du Gabon à l’horizon 2025
Ali Bongo, jeune président en 2009, avait promis de faire du Gabon dès son accession au pouvoir, un dragon économique d’Afrique. Le nouvel homme fort de Libreville avait prédit l’émergence du pays à l’horizon 2025. A moins de 2 ans de cette échéance, le mot « émergence » a disparu du vocabulaire politique d’Ali Bongo, de ses gouvernements et de ses soutiens. La barre placée trop haute a fini par avoir raison de la parole donnée. Malgré le Plan stratégique Gabon émergent (PSGE) et ses multiples institutions et agences créées, le rêve promis aux gabonais a été jeté aux oubliettes au profit d’un Plan d’accélération de la transformation (PAT), là aussi, tout aussi nébuleux.
3. Le nouvel aéroport de Libreville
Invité à Dakar (Sénégal) en 2019 par son homologue Macky Sall pour l’inauguration du nouvel aéroport moderne de la capitale sénégalaise, Ali Bongo avait cru bon de promettre faire de même pour son pays. Devant les micros et caméras du monde, il avait promis faire sortir de terre le nouvel aéroport de Libreville dans deux ans, soit en 2021. Même deux ans après l’échéance avancée soit 2023, aucun Librevillois n’a toujours vu ce nouvel aéroport ! Le projet est toujours dans les cartons présidentiels d’Ali Bongo. Un projet toujours en cours de téléchargement.
4. Une nouvelle compagnie aérienne nationale
Avant sa prise de pouvoir, le Gabon était doté d’une compagnie aérienne nationale : Gabon Airlines. Une société qui faisait la fierté nationale mais qui a ensuite curieusement fait faillite en 2009. Ali Bongo avait promis aux Gabonais de refaire voler dans les airs une nouvelle compagnie vert jaune et bleu. 14 ans plus tard, le rêve n’est jamais devenu réalité. La problématique du transport aérien se pose toujours avec acuité. La route très boueuse et accidentogène reste l’unique moyen de transport public disponible dans le pays. Le prix du billet par voie aérienne est devenu un luxe qu’aucun gabonais moyen ne peut se payer.
5. La lutte contre le chômage
L’une des promesses phares d’Ali Bongo était d’éradiquer le chômage des jeunes et de parvenir à l’adéquation formation-emploi. Malgré plusieurs programmes lancés, les résultats sont quasi inexistants. Pour ne rien arranger, il n’existe aucun moyen de mesurer le chômage dans le pays. Aucune statistique officielle n’existe en 14 ans pour évaluer les avancées. Le chômage des jeunes se situe à 40% selon l’OIT dans le pays et les nombreux investissements consentis à Nkok n’ont pas permis d’enlever ce caillou douloureux resté dans la chaussure d’Ali Bongo.
6. Partage de la fortune d’Omar Bongo avec la jeunesse gabonaise
Ali Bongo avait promis de partager sa part de l’héritage de son père mort au pouvoir avec la jeunesse gabonaise. « Nous sommes tous les fils d’Omar Bongo », avait-il clamé. Après avoir réunis des institutions de jeunesse pour matérialiser cette promesse, personne n’a vu le moindre copeck ! La rencontre entre fortune colossale amassée par son père et la jeunesse gabonaise n’a jamais eu lieu. Pire l’auteur de la promesse ne se rappelle plus cet engagement pris devant la nation. Une parole donnée qui s’est envolée dans le vent sans laisser la moindre trace indélébile.
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