Emmanuel Macron au Gabon : une première pour un chef d’Etat français depuis 13 ans
Depuis 2009, les présidents français qui se sont succédés au palais de l’Elysée ont savamment évité le pouvoir d’Ali Bongo, du moins sur le plan officiel. Après Nicolas Sakozy qui était très proche de la famille Bongo, Emmanuel Macron a foulé mercredi le sol gabonais sous le couvert du One Forest Summit. Un déplacement français qui s’inscrit par ailleurs dans une tournée que l’ancienne puissance coloniale effectue toute cette semaine dans 4 pays d’Afrique centrale.
C’est désormais fait, Ali Bongo a enfin eu son tête à tête au Gabon avec Emmanuel Macron. Une visite diversement appréciée dans l’opinion car depuis son accession au pouvoir, Ali Bongo paraissait peu fréquentable pour les différents présidents français qui évitaient habilement de le rencontrer ou de lui rendre de visite officiel au Gabon. Ce en raison des vives contestations de ses victoires aux présidentielles de 2009 et 2016.
Emmanuel Macron dont Ali Bongo s’est plusieurs vanté d’être un de ses « amis » lors de ses déplacements en France, a ainsi pris son temps. Sous le couvert d’une 18e visite d’un chef d’Etat français en Afrique, il a donc été accueilli hier soir à l’aéroport Léon Mba de Libreville par le Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nzé.
A quelques 5 mois de la présidentielle d’août 2023, cette visite du président français ne peut donc pas passer inaperçue. Plusieurs opposants et activistes y voient l’adoubement de la France à l’un des membres de la famille Bongo au pouvoir de père en fils avec le soutient de la nébuleuse Françafrique de Jacques Foccart qui avait porté Omar Bongo au pouvoir au Gabon.
La visite d’Emmanuel Macron s’inscrit dans une tournée en Afrique centrale qui le conduira également en Angola et dans les deux Congo. Le One Forest Summit aura donc été l’alibi gabonais du président français là où il n’en aura pas besoin pour les trois autres pays précités. C’est bien là le signe d’une diplomatie macronienne perdue entre les vestiges du passé et l’avenir des relations de la France avec l’Afrique.
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