Elections apaisées : Lancée lundi par Ali Bongo, la concertation politique a déjà du plomb dans l’aile
Nouveau retard à l’allumage pour la concertation politique pourtant lancée ce lundi par Ali Bongo au palais présidentiel de Libreville. Alors que les travaux proprement dits devaient débuter le lendemain, mardi, l’opposition gabonaise toujours divisée en raison de la pluralité de ses composantes n’a pu envoyer de liste unique de ses 40 représentants devant y prendre part. Une situation qui a bloqué le démarrage effectif des travaux prévu ce mardi après-midi.
La crise dans la désignation de ses représentants de l’opposition continue de battre son plein. Si pour le cas du Centre gabonais des élections (CGE), le ministre de l’Intérieur avait fait le choix de désigner lui-même les représentants de l’opposition face à la multiplicité des listes, l’immixtion décriée pourrait encore se répéter ce mercredi en cas d’absence de consensus. Une première fausse note pour concertation politique de 10 jours convoquée par Ali Bongo pour reformer le Code électoral.
De 30 à 40 représentants par bord politique
« Les travaux n’ont pas démarré parce que les deux camps politiques majorité et opposition devaient déposer auprès du ministre de l’Intérieur au plus tard ce mardi à midi, la liste de leurs 30 représentants », a laissé entendre mardi soir Lambert Noel Matha à la presse. Et d’ajouter : « Il se trouve que certains partis de l’opposition ont jugé ce quota insuffisant. Leur préoccupation a été portée au chef de l’Etat qui soucieux d’une participation plus inclusive a porté le nombre de représentants de 30 à 40 ».
Malgré cette augmentation du nombre de participants, l’opposition ne serait pas parvenue à un accord. « A date, nous avons reçu une liste consensuelle de la majorité et de nombreuses listes de la part de l’opposition », a martelé le ministre. D’où le report de la séance de mardi à mercredi en espérant trouver une solution. « Mais je dois à la vérité de signaler que l’opposition aujourd’hui est structuré en groupements ou en plateformes et qu’il est espéré envisagé que ces différentes entités soient représentées au sein de la délégation qui sera composée au plus tard demain (mercredi, ndlr) »,a-t-il renchéri.
La jurisprudence Matha à l’épreuve
Après l’épisode du CGE, Matha a une nouvelle fois tranché : « L’opposition a jusqu’à demain midi pour me faire parvenir soit une liste consensuelle soit maintenir les listes éparses qui ont été déposée ce jour ». La jurisprudence Matha se poursuivra donc si jamais l’opposition plurielle gabonaise ne trouve le moyen de s’accorder. Ce sera aune nouvelle fois au ministre d’établir cette liste de représentants qui fâche dans l’opposition en raison de nombreuses divergences.
Matha l’a déjà annoncé, cette liste finale privilégie l’existence de plateformes ou de regroupements au détriment du poids politique de ces différents acteurs ou regroupements car certains d’entre eux n’existent que de nom et n’ont aucun élu mais se targuent de devoir peser face à d’autres qui en ont. Une situation qui a le chic d’irriter les partis plus nationaux devant des partis gazelles qui tentent grâce au ministre de l’Intérieur de peser dans le jeu politique.
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