Un journal gabonais suspendu pour avoir évoqué l’impunité de la première dame et de son fils
La Haute autorité de la communication (HAC) a sorti ce jeudi sa hache contre un média gabonais : la Cigale enchantée. L’hebdomadaire d’investigations a écopé hier d’un mois de suspension pour avoir évoqué l’impunité dont jouiraient la femme d’Ali Bongo et son fils, éclaboussés dans le scandale des détournements de fonds publics à la présidence gabonaise. Une une qui vaut désormais au journal les foudres du gendarme des médias qui a ordonné le retrait des exemplaires des kiosques en attendant de se prononcer sur le fond.
La HAC vient de voler au secours de la première dame du Gabon et de son fils. L’instance à sanctions qui était quelque en sommeil, a ordonné ce jeudi après une plénière spéciale et le jour même de la publication de l’hebdomadaire, le retrait du journal des kiosques et sa suspension d’un mois. En cause, un article revenant sur malversations financières dont auraient profité Sylvia Bongo et Noureddin Bongo des mis en cause de l’opération scorpion.
La une à l’origine de la colère de la HAC
« La République s’aplatit aux pieds des Arabo-berbères », a titré hier en une notre confrère pour rappeler l’implication de la première dame et du fils d’Ali Bongo dans ces malversations qui ont éprouvé l’indépendance de la justice gabonaise. Dans sa décision, la HAC qui ne s’est bornée qu’à la une du journal, a indiqué que « ce titre constitue une incitation à la haine, à la xénophobie, au racisme, au tribalisme et porte atteinte à la cohésion sociale, à l’ordre public, à la stabilité des institutions et au vivre ensemble, notamment avec les communautés étrangères résidant au Gabon ».
La HAC qui a dit s’être saisie d’office sans la plainte des personnes citées ou mis en cause, a précisé que le retrait et la suspension de la Cigale enchantée l’étaient « à titre conservatoire conformément aux textes en vigueur en attendant l’examen au fond ». Planifiant ainsi d’autres mesures plus lourdes après certainement avoir auditionné le média suspendu sur ses mobiles. Un bras de fer en perspective pour ce média qui risque gros pour s’en être pris à la première dame et à son fils ainsi qu’à l’impunité dont ils bénéficient de la part de la justice et de nombre d’institutions dites « indépendantes ».
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