Remaniement : Ali Bongo pourra-t-il se départir d’un second mandat déjà au bilan calamiteux ?
Ce n’est plus un secret pour personne. Au Gabon, l’air est devenu délétère depuis une décennie. Les populations ont toutes les peines du monde pour joindre les deux bouts. Ali Bongo dit avoir pris conscience de cette calamiteuse situation qui complique la vie des citoyens. C’est pourquoi il avait dit vouloir en finir avec la corruption qui gangrène nos institutions mais aussi, la mauvaise gestion des deniers publics ainsi que la mauvaise gouvernance.
À cet effet, des critiques avaient longuement été formulées contre l’équipe du locataire du palais Rénovation. Notamment, par l’opposition et plusieurs organisations internationales, la société civile ainsi que les ONG. Et le premier responsable de la gestion critiquée du pays tente depuis bel lurette d’exclure sa responsabilité dans les maux qui minent le pays. Qui est le véritable accusé ? Qui sera le prochain coupable ? C’est la question que se posent les populations. À l’heure actuelle, Ali Bongo Ondimba accuse tout le monde sauf lui-même évidemment.
Des maux et des plaintes sans fin
« Non, il est le responsable de ce qui se passe actuellement au Gabon. Plus rien ne va. Tout les secteurs d’activité sont en grève. Le prix des denrées alimentaires augmente. Les populations ont perdu leur emploi. Le chômage s’accroît. Il est à l’origine de tous ces maux », insiste Arthur Éric Roboti, un syndicaliste de Port-Gentil. Pour ABO, plusieurs réalisations sont actuellement en cours, sauf qu’elles ne sont pas suivies comme du lait sur le feu par son équipe gouvernementale. Ce qui est plus étonnant avec ses nombreux conseils des ministres.
Plusieurs structures n’ont jamais été entièrement finies. À l’exemple du stade omnisport Omar Bongo, la Nationale 1, le port en eaux profondes de Mayumba, la cité des 1000 dorades de Port-Gentil, pour ne citer que celles-là. Elles peinent à voir le jour. Les hôpitaux du pays pour la plupart, sont dans l’agonie totale, en manque de matériel et surtout de médicaments. Les praticiens n’ont même pas le minimum pour assurer ou soulager une carie dentaire ou une plaie. Ils assistent faiblement les malades en détresse. Dans une telle situation, peut-on sérieusement parler « de structures sanitaires de dernière génération ? ».
Les mêmes errements depuis 2009
Ce qui est sûr, c’est que même le chef de l’État s’interroge sur la maintenance des infrastructures réalisées actuellement. Et pourtant, la réponse est bien là. Depuis la construction par exemple de ces hôpitaux, il se pourrait qu’aucune maintenance n’ai été effectuée. C’est pas un miracle si les praticiens se débrouillent à satisfaire les patients qui n’ont d’autres choix que d’y aller. Sinon qu’allons nous faire d’autre ? Rien ! Le très célèbre Molière se demandait bien dans son ouvrage le Malade imaginaire « Que faire quand on est malade ? ». « Il faut juste voir les grèves des agents des blouses blanches pour savoir que même eux sont victimes d’une mauvaise gestion », affirme Henrické Mombo Massinga.
Dans le même élan, les populations s’interrogent également sur l’état actuel des établissements scolaires du pays qui ont été rénovés afin d’offrir aux apprenants, un environnement sain et de qualité, pour un meilleur apprentissage. Sur ce sujet, on se croirait sur la planète Mars. Sérieusement, il apparaît que le président de la République est certainement très mal renseigné sur l’état actuel du pays, surtout en matière de structures sanitaires et scolaires. Pire, les écoles primaires ont été transformées en collèges. Faisant de ces établissements, des véritables poulaillers où bourdonnent les plus petits et certains grands. Un véritable melting-pot qui laisse stupéfait les parents d’élèves. Une véritable source d’une insécurité dans ces établissements scolaires.
Un chef d’orchestre à la peine
« La violence en milieu scolaire a pris une dimension inquiétante dans le pays à tel point que les écoles sont devenues des lieux de commerce de drogues et autres stupéfiants. Ça ne va plus dans le pays », ajoute Ludovic Sébastien N’goma. À vrai dire, ABO aura du mal à se défaire de ses collaborateurs. Il aura également du mal à s’acquitter si facilement, de sa responsabilité en qualité de chef d’orchestre. Et les résultats d’un vivre ensemble se font toujours attendre. À part s’il avoue à la population toute entière que ses ministres lui ont été imposés par des personnes tapies dans l’ombre.
Tout compte fait, il n’a d’autres choix que de reconnaître qu’il ne tient plus la barre du bateau Gabon. Tous les gabonais se rappellent encore il y a une époque, il avait fermé les yeux et les oreilles quand la population dénonçait le pillage et la gabegie perpétrée par ses collaborateurs véreux. À ce jour, la nation gabonaise peine à se lever de ces actes nocifs des carnassiers et des prédateurs, chasseurs de trésors. À qui la faute ? Qui a le pouvoir de nomination ? Celui qui a le pouvoir de choisir ses collaborateurs, doit également répondre de leurs errements, leur incivisme, de leur incompétence et surtout, de leur insuffisance à gérer la chose publique.
Un gouvernement atalakouliste
Ali Bongo Ondimba serait-il ce praticien qui sait déceler le mal d’un malade, mais n’a aucun moyen de le soigner ? Et pourtant la politique au Gabon penche d’abord pour des intérêts égoïstes des personnes qui la dicte, à leur carrière, à leur enrichissement personnel avant le bien de la population. « Depuis des années nous sommes habitués à cette politique du ventre. Voilà pourquoi y a pas d’opposition franche au Gabon. Chacun vient pour sa famille. Comment peut-on évoluer avec ce genre de comportement ingrat ? La génération future sera victime de ces mêmes déboires », se lamente Emmanuel Mintongo.
Le chef de l’exécutif n’est pas sans ignorer qu’en fait, ces hommes politiques, ceux-là qui sont responsables de la gestion de la chose publique, n’ont aucun programme si c’est pas celui de ‹‹ plaire au patron ››. Ils ont pour programme, celui de courir les plateaux télévisés ainsi que d’autres rédactions de presse écrite, pour ne glorifier que les louanges qui chatouillent si paisiblement les tympans. Ces flatteurs n’ont plus d’efforts à fournir. Il suffit pour eux de se présenter devant une caméra haute définition et clamer haut et fort « Son excellence Mr Ali Bongo Ondimba, le distingué camarade, président de la République etc » et paf, la prétendue magie opère.
Des véritables refrains qui sonnent comme des sarcasmes à l’endroit même de celui qu’on voudrait encensé. En résumé, en 13 ans, ABO s’est déjà procuré les services de près de 6 Premiers ministres. Rose Christiane Ossouka Raponda a-t-elle trouvé les perles rares parmi les membres de son équipe afin que « L’avenir en confiance » puisse vraiment prendre de l’envol ? Parce que l’émergence a un goût très amer, un goût de nivaquine et de vinaigre pourri auprès des gabonais.
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