Un an après, les meurtriers des manifestants du Mouvement des casseroles courent toujours !
Au fort de la contestation citoyenne des restrictions sanitaires Covid-19 imposées par les autorités gabonaises, deux gabonais avaient été tués par balles au cours de la seconde nuit de protestation du Mouvement des casseroles. Un an et 4 jours après les faits, la justice gabonaise n’a toujours pas mis la main sur le probable commando ayant assassiné de sans froid de Djinky Émane M’vono et Gildas Iloko, deux manifestants pourtant pacifiques. Des meurtres attribués à la police selon des témoins. Des accusations rejetées ensuite par la police gabonaise qui ont eux évoqué « inconnus cagoulés ». Depuis l’enquête piétine avec aucune interpellation de suspect.
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L’on pourrait ne certainement jamais connaitre les commanditaires et les auteurs du double assassinat de Djinky Émane M’vono et Gildas Iloko, commis simultanément à Libreville. Comme de nombreuses enquêtes polémiques impliquant la police, les familles des disparus risquent de ne jamais voir la justice triompher dans un pays où les manifestations hostiles aux autorités et à leurs décisions sont systématiquement interdites ou réprimées dans une violence policière aux conséquences incalculables.
Les étudiants de l’UOB rendant hommage à Djinky Émane M’vono
Gildas Iloko (43 ans) était un père de famille sans histoire. Il a été abattu par balles au PK6 durant cette nuit noire près de son domicile. Il a laissé derrière lui une veuve et 4 orphelins qui réclament toujours que la lumière soit faite sur son meurtre. Même son de cloche pour Djinky Émane M’vono. Etudiant en géographie à l’Université Omar Bongo, son meurtre également par balles, a laissé sans voix toute la communauté estudiantine gabonaise. Deux vies brisées pour avoir osé crier leur désarroi face aux mesures sanitaires gouvernementales.
Déjà au lendemain de ce que les autorités ont qualifié d’échauffourées entre police et manifestants, le procureur de Libreville André Patrick Roponat avait clairement dédouané la police de tout reproche alors que des images amateur montraient bien la présence d’un commando armé qui a tiré à vu sur les manifestants. « Les premiers éléments de l’enquête dont certains témoignages, révèlent qu’un véhicule de type Toyota Prado a été vu sur les lieux avec des personnes portant des cagoules et qui ont ouvert le feu », avait indiqué André Patrick Roponat.
Une vidéo montrant les assassins présumés de Gildas Iloko au PK6
Alors qu’il avait promis édifier l’opinion sur ce double meurtre survenu dans les quartiers PK6 et Pk11 de Libreville, le procureur de la République n’a jamais joint l’acte à la parole donnée devant l’opinion nationale. Depuis, c’est le flou et le silence radio qui règnent. Une omerta judiciaire qui dure voilà plus d’un an dans l’indifférence la plus totale pour les familles qui attendent toujours de comprendre ce qui est déroulé ce soir-là. Une des nombreuses enquêtes impossibles comme on en compte par par millier au Gabon depuis le retour à l’ère multipartite ?
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