Un militant de l’UN et un activiste arrêtés puis relâchés par des services de renseignement gabonais
C’est ce qu’affirme le parti d’opposition gabonaise dans un communiqué parvenu à la rédaction d’Info241 ce jeudi. L’Union nationale (UN, opposition) a déploré mercredi à Libreville, « l’enlèvement » de son militant Fortuné Edou Essono, par ailleurs coordonnateur au 3e arrondissement. Le militant aurait été arrêté sans mandat au coté d’Eric Otsetse, un activiste, pour avoir dénoncé les malversations financières présumées qui ont eu cours ces derniers semaines au Conseil islamique du Gabon.
Mise à jour à 22h20 : les deux personnes (Fortuné Edou Essono et Eric Otsetse) arrêtées mercredi (14h) ont été libérées ce jeudi peu après 20h. Elles ont été arrêtées par des agents de la contre ingérence militaire (B2) pour incitation à la révolte pour avoir appelé à une ville morte le 15 décembre pour protester pacifiquement contre l’obligation vaccinale Covid-19.
Fortuné Edou Essono et Eric Otsetse paieraient-ils pour leur franc-parler et leur propension à défendre les « causes perdues » ? Les deux jeunes hommes auraient été arrêtés sans mandat et avec brutalité par des éléments en civil appartenant aux services spéciaux de la présidence gabonaise, les renseignements privés d’Ali Bongo. C’est en tout cas ce que soutien l’Union nationale dans un communiqué signé du député Minault Maxime Zima Eebeyard.
Une opération musclée
Le militant de l’UN « a été pris en filature et interpellé sans mandat et non sans brutalité dans la rue par des personnes en civil à bord d’une voiture banalisée, pour être ensuite conduit vers une destination inconnue. Lesdites personnes ont présenté des cartes professionnelles attestant de leur appartenance aux Services spéciaux de la Présidence de la République », précise l’UN.
Un tract dénonçant leur arrestation arbitraire
Une arrestation qui n’obéirait « à aucune procédure légale connue et s’assimile en tout point à un enlèvement », conclut le parti. Non sans préjuger que « cette arrestation serait liée aux dénonciations des malversations financières supposées au sein du Conseil Islamique du Gabon qu’il avait engagées avec ses amis dont un, avons-nous appris, a également été arrêté ».
Une arrestation illégale
« Cette arrestation illégale, aux allures d’enlèvement, montre au contraire que certaines personnes, profitant de leurs relations avec le sommet de l’Etat, peuvent se passer de cette démarche républicaine qui garantit l’égalité de tous devant la loi, pour instrumentaliser les services de l’Etat dans les règlements de comptes personnels », ajoute l’UN.
Dénonçant des « pratiques cavalières qui n’ont pas leur place dans un Etat de droit », le parti de Paulette Missambo exige la libération des deux personnes arrêtées et « met en garde les commanditaires de ces arrestations contre les conséquences dramatiques qui pourraient découler de leurs actes ». Le plus étonnant dans cette affaire étant l’implication des services de renseignement présidentiels. Si diffamation il y a, quid des services de police de droit commun.
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