Fusions RV/SDG avec le PDG : la main noire d’Ali Bongo contre son ancien bras droit BLA
Le Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir depuis 1968) continue d’être un ogre à la boulimie sans fin. Après avoir enregistré le retour d’anciens membres du parti présidentiel passés à l’opposition, le parti d’Ali Bongo se met désormais à absorber les récents partis de la majorité fondés sous l’impulsion de Brice Laccruche Alihanga (BLA), l’ancien bras droit d’Ali Bongo jeté en prison il y a près de deux ans. C’est le cas le week-end dernier du Rassemblement pour la restauration des valeurs (RV) et depuis ce samedi des Sociaux-démocrates gabonais (SDG) qui ont dit tous répondre à l’appel d’Ali Bongo.
Le PDG qui contrôle déjà plus à lui seul plus de 80 à 90% des chambres parlementaires du pays, ne veut pas s’arrêter en si bon chemin. Si s’offrir des anciens cadres du parti devenus opposants avaient du sens politique, celle d’absorber des partis de la majorité en a moins. C’est le cas des deux formations politiques RV et SDG fondées sous l’ère BLA, l’ancien puissant directeur de cabinet en disgrâce avec le palais présidentiel, qui a pourtant tenu pour Ali Bongo, les rennes du pays lors de sa convalescence post-AVC.
Une guerre d’influence
Un BLA que plusieurs observateurs soupçonnaient d’être le véritable patron de ces deux formations qui ont pris leur envol lors des législatives de 2018. Malgré leur bonne persée électorale avec plusieurs élus locaux, sénateurs et députés, ces deux formations n’ont pas résisté à l’appel à l’unité d’Ali Bongo. Une unité qui pourtant était déjà garantie dans leur appartenance à la majorité présidentielle car servant déjà la fameuse « politique du chef de l’Etat ». Mais l’ogre PDG en a réclamé plus des anciens hommes liges de BLA.
Ali Bongo et son ancien « messager intime » Brice Laccruche Alihanga, devenus ennemis jurés
Par ces deux fusions-absorptions, Ali Bongo et le PDG liquident les restes de l’échafaudage politique bâti par BLA qui a écopé de 5 ans de prison pour avoir menti sur l’identité de son père français en vue d’obtenir son certificat de nationalité gabonaise. Une sombre affaire de manigances dont l’ancien bras droit d’Ali Bongo a recette. Ses agents tapis dans le RV et le SDG ont par cette action de fusion à marche forcée, prouvés leur loyauté à Ali Bongo, seul maitre à bord du navire présidentiel.
La fin des BLA-boys et de leur parti écran
Car comment comprendre que seuls le RV et le SDG aient été les seules formations de la majorité à être sur le viseur de la « fusion politique » réclamée par Ali Bongo ? Pourquoi toute la majorité ne s’abandonne pas au PDG pour ne former qu’un unique parti ? Sauf à y voir cette main noire d’Ali Bongo et de son entourage de mettre fin à l’influence politique de son ancien champion. Le même qui disait à qui voulait l’entendre : « Celui qui boude, bouge ! ». Une maxime qui s’est particulièrement vérifiée contre lui, jeté en prison pour divers maux judiciaires.
Reste à connaitre à connaitre les véritables raisons de l’animosité soudaine entre Ali Bongo et son ancien « messager intime » BLA. Une inimitié qui a vu se déchainer sur BLA les foudres de la justice gabonaise mais aussi la mise à mort de ses compagnons et fidèles amis politiques dont l’ascension a été elle aussi fulgurante. Des BLA-boys sommés d’afficher à qui va leur loyauté au risque de subir là aussi, la colère du palais présidentiel.
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