Comptes maquillés à la mairie de Libreville : les conseillers de l’opposition accusent !
Les conseillers municipaux de l’opposition ont fait une déclaration de presse vendredi dernier au siège du RPM. Au cœur de cette sortie médiatique, la dénonciation des manipulations des chiffres à l’hôtel de ville de la capitale gabonaise. Plusieurs chiffres et ressources maquillés entre 2018 et 2019 par les différents maires via le sulfureux Serge William Akagassa.
Autour de dame Jeanine Taty Koumba, se tenait Emmanuel Ntoutoume Ndong avec qui elle est membre de l’Union nationale (UN) et Faustin Bilie Bi Essone du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM). Il s’agissait pour ces trois conseillers municipaux de dénoncer solennellement les multiples manipulations des exercices budgétaires de 2018 et 2019 à la mairie de Libreville.
Près de 2,3 milliards portés disparus en 2018
Lesquelles manipulations les ont poussé à introduire une requête auprès de la cour des comptes, le 20 août dernier. Dans leur exposé, Jeanine Taty Koumba et les siens révèlent que « la note de présentation du Compte de gestion 2018 du maire Léandre Nzué indiquait que la subvention de fonctionnement liée à la collecte des ordures ménagères, à l’entretien des véhicules et au matériel spécifique (chapitre 75) prévu à 2.958.153.824 francs, bien qu’inscrite dans les ressources du plafond budgétaire, n’a pas été reversée à la commune de Libreville en 2018, et qu’aucun titre de régularisation n’a été émis sur ce chapitre ».
Manifestement, cet exercice est frappé d’un trou de 2.389.630.347 francs. Ils s’étonnent donc qu’après que Léandre Nzué soit incarcéré, Serge William Akassaga Okinda qui assura son intérim en attendant la nouvelle élection pondra un nouveau document qui affirme que cette subvention prévue à 2.958.153.834 francs aurait fait l’objet d’une inscription dans la loi des finances 2018 de l’État et qu’il aurait été question de la comptabiliser comme titre de recettes émis. Faux, rétorquent-ils. L’article 314 de la loi organique Nº 001/2014 du 15 juin relative à la décentralisation dispose que : « les recettes sont prises en compte au titre du budget au cours de laquelle elles sont encaissées ».
140,5 millions de déficit gommés en 2019
Les mêmes incohérences, relèvent-ils, apparaissent sur l’exercice 2019. Ainsi, lors de la prise des charges de l’actuelle maire, Christine Mba Ndutume épouse Mihindou, les chiffres fournis par l’ancien maire Léandre Nzué présentaient un résultat positif de 2.232.114.877 francs, alors que le conseil municipal du 11 août 2021 faisait état d’un résultat négatif de -140.593.495 francs. Et dire que l’ensemble des documents susmentionnés ont été élaborés par la même personne en l’occurrence Gisèle Yolande Mombo, directeur financier de la mairie de Libreville, et que l’actuelle Première ministre était alors mairesse de Libreville en 2018, laisse de sérieux doutes sur les agissements de Serge William Akassaga.
En se tournant vers la cour des comptes pour que celle-ci enquête et fasse la lumière sur l’état des finances publiques au sein de l’institution qu’est l’hôtel de ville de Libreville, ces conseillers espèrent susciter, au moins la curiosité desdites autorités judiciaires, à défaut d’en faire un vrai débat au sein de leur conseil municipal où ils sont très minoritaires face à l’armada pédégiste toujours trop encline à voter selon les recommandations du gouvernement. Ils rappellent d’ailleurs que leur requête introduite auprès du tribunal administratif aux fins de constater l’inexistence juridique de l’arrêté 000025/MI/PS/CAB.G du 1er juin de la gouverneure de l’Estuaire qui avait abouti à la destitution maquillée d’Éugene Mba n’a jamais connu d’épilogue.
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