Après 8 ans dans l’opposition radicale, Féfé Onanga et les siens rejoignent Ali Bongo
Ali Bongo continue de conquérir le cœur des anciens membres du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) ayant rejoint un temps l’opposition. Cette fois, le tour revient ce vendredi au président du Mouvement populaire des radicaux (MPR), Féfé Onanga. L’ancienne bête noire du pouvoir à Port-Gentil (Ogooué-Maritime), a annoncé ce vendredi son ralliement à la majorité présidentielle d’Ali Bongo qu’il avait pourtant quitté il y a 8 ans. Le tout en reconnaissant qu’Ali Bongo n’avait pas remporté la présidentielle de 2016 mais qu’il était nécessaire de travailler avec ceux qui avaient malgré tout le « pouvoir » dans le pays.
La majorité présidentielle sociale pour l’émergence d’Ali Bongo s’est enrichie d’une nouvelle prise de guerre contre l’opposition incarnée par son rival Jean Ping. Féfé Onanga, ancien membre du PDG et à la tête du mouvement politique « clandestin » qu’est le MPR, a décidé de rejoindre ce 6 août le camp d’en-face qu’il combattait et dont on ne compte plus les séjours en prison et les ennuis judiciaires pour s’y être opposé farouchement à Ali Bongo.
L’intégralité de la déclaration du président du MPR
C’est désormais de l’histoire ancienne puisque Féfé Onanga et le MPR ont rejoint Ali Bongo. « Dans l’intérêt supérieur de la nation et pour le bien-être des populations, le MPR décide d’intégrer la majorité présidentielle comme force de proposition et d’action », a déclaré ce vendredi Féfé Onanga dans sa déclaration publique de ralliement. Avant d’expliquer les raisons de ce ralliement soudain de celui qui donnait des sueurs froides au régime de Libreville dans la province pétrolière de l’Ogooué-Maritime.
C’est dans une interview donnée par Ali Bongo à l’hebdomadaire Jeune Afrique qu’Onanga et les siens ont trouvé leur motivation. Une interview où Ali Bongo évoquait notamment le manque de sincérité de ses collaborateurs à l’exception de son fils Noureddin Valentin. « Nous nous venons là-bas, c’est pour lui dire ce que nous pensons tout haut et ce que les populations pensent tout bas », s’est-il justifié. L’ancien opposant s’est même vanté d’avoir adhéré au PDG à ses 17 ans. Un parti qu’il n’aura finalement quitté qu’à ses 60 ans soit 43 ans de bons et loyers services au pouvoir gabonais.
Une bonne nouvelle pour Ali Bongo qui continue de ramener à lui les nombreuses brebis égarés de son parti qui ont quitté le navire pour l’opposition à l’issue de son arrivée au pouvoir en 2009. « Il arrive un moment dans la vie où on s’arrête et on regarde le passé et le présent. Nous nous sommes dit, il faut que nous marquions nos noms dans l’histoire. C’est vrai nous avons gagné les élections mais nous ne sommes pas au pouvoir. On fait comment ? », s’est-il interrogé reconnaissant ainsi une nouvelle fois la défaite d’Ali Bongo à la présidentielle d’août 2016.
Une défaite qui n’empêche pas ce « s’en-fout-la-mort » de la politique de rejoindre l’ancien camp ennemi. « On a dit, on va chez les gens qui ont le pouvoir et là-bas on va leur dire ce que l’on pense. Et s’ils peuvent pas nous comprendre c’est bien, s’ils peuvent nous comprendre c’est tant mieux », a conclu Féfé Onanga. Le premier acte de ce retour serait la légalisation du MPR qui demeure une structure politique illégale, interdite de manifestation publique. Un retour en grâce qui devrait rapidement intervenir pour le MPR qui totalise déjà 5 ans dans la clandestinité.
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