Que cache Brice Laccruche Fargeon à travers cette tournée en l’absence d’Ali Bongo ?
Depuis 2009, le Gabon est la terre de toutes les singularités. Comme pour enfoncer un peu plus le clou, voilà qu’un directeur de cabinet du chef de l’État s’octroie depuis ce lundi une tournée nationale avec des pouvoirs que nul autre de ses prédécesseurs sous feux Léon Mba et Omar Bongo ne s’étaient jamais offerts. Que vise réellement Brice Fargeon Laccruche Aihanga en tournée nationale au Gabon alors que son patron Ali Bongo, s’est lui offert des congés à Londres à la fois pour se soigner et profiter de sa famille ?
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À mesure que la situation socio-économique et politique du Gabon reste des plus confuse, accentuée qu’elle est, depuis qu’Ali Bongo Ondimba a été foudroyé par un impitoyable accident vasculaire cérébral (AVC) en octobre 2018 à Ryad en Arabie Saoudite, le Gabonais lambda est de plus en plus préoccupé par les agissements de l’entourage de ce dernier.
Un super DC
Après le triste épisode du sulfureux Maixent Accrombessi Nkani, du nom de ce Béninois récemment consacré Roi coutumier dans son pays après avoir fait la pluie et le beau temps au Gabon, s’est directement ouvert celui de Brice Fargeon qui se présente comme le nouveau messager d’un président malade. Longtemps inconnu du grand public avant qu’il ne sorte de nulle part à la tête de l’Association des jeunes volontaires émergents (AJEV), les choses sont parties en vrille au sommet de l’État.
Le DC et sa cour dégustant des coupés-coupés à Ndjolé
Personnage tout aussi sulfureux que son prédécesseur, il va méticuleusement, tel un virus, infiltrer la haute administration du pays en plaçant systématiquement ses anciens proches collaborateurs de la BGFI et amis d’enfance à la tête des plus importantes sociétés et postes les plus influents de l’administration publique.
Une boulimie de pouvoir
Lors de la récente élection législative que le pays a abritée, boycottée par une frange importante de l’opposition, il va parrainer plusieurs dizaines de candidatures sous voile de partis politiques satellites nées tout juste dans la foulée de cette joute électorale.
Décrié par l’aile dure du Parti démocratique gabonais (PDG) qui voyait déjà venir l’appétit boulimique du pouvoir de ce jeune homme au caractère bien trempé, il organisera une sortie aux côtés du secrétaire général de ce parti, Éric Dodo Bounguendza, au cours de laquelle il affirmera, l’air très sérieux : « Je vous le dit les yeux dans les yeux, l’AJEV ne présentera pas de candidats à cette élection ».
Mais le coup de com ne trompera personne. Tous les candidats estampillés RV, USDG, ceux de Gérard Ella Nguema et bien d’autres, iront pourtant en campagne avec les fonds de celui qui se fait appeler BLA. Pendant que le pays est au second tour de cette élection, Ali Bongo tombe à Riyad. Le DCPR comme le désignent les sympathisants de l’appareil Étatique,v a vertigineusement devenir de plus en plus influent.
Une toile politique tissée
Parrain de plusieurs petits partis politiques, il se taille lui-même la part du lion au sein du PDG qu’il combat en devenant tour à tour, membre du bureau politique de ce parti dans le Haut-Ogooué en même temps qu’il gère le cabinet politique d’un Ali Bongo de qui il dit détenir toute légitimité sur tout.
Fargeon avec la clé de la ville d’Oyem
En fait, à mesure que celui qu’il s’efforce de démontrer qu’il est toujours le seul patron à bord s’efface de la scène, BLA s’affirme et se pousse des ailes. Il écarte systématiquement toute personne ou groupe qui veut faire obstacle à ses velléités. Il élève tous ceux qui lui font allégeance.
Une sortie de trop ?
D’abord très fréquent ces derniers mois dans le Haut-Ogooué qui est le bastion traditionnel des Bongo et alliés, il étend désormais sa toile sur l’étendue du territoire national. Sous les holà de toutes ces élites qui lui sont désormais redevables.
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Jusqu’à quand et où le directeur de cabinet d’Ali Bongo entend t-il mener en bateau toute une nation en se faisant passer pour celui qu’il n’est pas, au mépris de toute logique et de tout esprit légal ? Nul ne le sait. Mais toujours est-il que de l’avis de plusieurs observateurs de la vie politique du Gabon, Brice Laccruche Alihanga Fargeon pousse certainement le bouchon un peu trop loin. Et seul l’avenir nous dira.
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