10 ans après, Ali Bongo dit déclarer la guerre à la corruption et à la mauvaise gouvernance !
Ali Bongo est décidément un homme nouveau depuis son accident vasculaire cérébral qui l’a terrassé l’année dernière. Celui dont la parole était devenue rare, s’est adressé pour la première fois aux Gabonais depuis son retour de son exil médical le 23 mars, à travers une allocution télévisée pré-enregistrée. Ali Bongo qui peinait toutefois à lire son discours à l’allure de bilan des 10 ans passés à la tête du Gabon, a déclaré la guerre à la corruption et un nouveau gouvernement resserré dans les prochains jours.
Comme un éclair de lucidité
Après avoir succédé à son père dont il célébrait hier les 10 ans de la disparition, Ali Bongo a déclaré vouloir en finir avec la "corruption qui gangrène nos institutions" mais aussi "la mauvaise gestion, la mauvaise gouvernance". Des critiques longtemps formulées contre le régime de Libreville notamment par l’opposition et plusieurs organisations internationales. Pour autant, le premier comptable de la gestion du pays depuis 10 ans, a exclu sa responsabilité de ces maux. Ali Bongo a préféré désigner un autre coupable : l’ensemble de la classe politique constituée pourtant d’hommes et de femmes issus de son parti.
"La classe politique dans son ensemble, loin d’assumer son rôle de prise en charge de l’intérêt général, s’est fourvoyée" a-t-il laissé entendre. Avant de révéler l’ampleur du fléau de corruption qui gangrène le pays que son père a dirigé durant 42 ans et qu’il a dit hier vouloir consolider le "précieux héritage" : "Au Gabon, les politiciens songent d’abord à leurs intérêts égoïstes, à leurs carrières comme à leurs enrichissements personnels, avant de penser à faire le bien de la population".
L’intégralité de son discours
La guerre est déclarée
Ali Bongo a promis la guerre à ses collaborateurs peu scrupuleux de l’intérêt général. "Le ménage doit être fait au sein de notre classe politique au sein de laquelle le mot « éthique » doit résonner avec force (...) Ceux qui se mettent en travers de cette voie sont prévenus : ils seront sèchement écartés", a-t-il menacé. Un discours aux relents populistes où le fils d’Omar Bongo accuse à demi-mots : l’enfer c’est les autres ! Ce qui augure un grand nettoyage de l’administration publique déjà sous influence de son directeur de cabinet, Brice Fargeon Alihanga, et de sa célèbre Association de jeunes émergents volontaires (AJEV).
Reconnaissant ces travers, Ali Bongo a annoncé un prochain remaniement de son gouvernement qu’il veut plus resserré et en phase avec cette nouvelle vision : "Aussi, ai-je demandé au Premier Ministre de former un nouveau gouvernement plus restreint, constitué d’hommes et de femmes qui vivent la chose publique comme un sacerdoce, prêts à donner la priorité a l’intérêt général, et capables de faire preuve d’exemplarité, de probité, d’éthique".
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