Jean Ping ne se rendra pas chez la juge Lebama et redoute un complot d’Ali Bongo
La tension est à son comble à Libreville dans le bras de fer que se livre Ali Bongo et Jean Ping depuis la dernière présidentielle controversée d’août dernier. Alors qu’il a été empêché de quitter le territoire national par la juge d’instruction Marie-Christine Lebama, Jean Ping a annoncé chez nos confrères français de Libération, qu’il ne se rendrait pas à cette convocation qui cacherait la main noir d’Ali Bongo, décidé à asséner un coup fatal à son principal opposant.
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Convoqué ce mercredi cet après-midi au cabinet du premier juge d’instruction du parquet de Libreville, l’opposant Jean Ping a clairement annoncé la couleur : il ne s’y rendra pas en personne ! Seuls ses avocats y seront présents. Après avoir été empêché de prendre un vol samedi soir pour Paris - en raison de cette convocation « à titre de renseignement » dans l’affaire politique opposant le ministère public à un autre opposant emprisonné sans jugement depuis septembre dernier - Jean Ping craint une entourloupe visant son élimination physique par le régime d’Ali Bongo.
Dans une interview téléphonique accordée à Libération et publiée ce mercredi, celui qui réclame toujours sa victoire volée par Ali Bongo et son régime au terme d’une présidentielle qui a divisé les gabonais et déclenché une crise sans précédent, Jean Ping dénonce le complot ourdi contre lui : « Je sais pertinemment quel est leur projet : me convoquer chez le juge, puis m’interpeller. Et ensuite, peut-être m’inoculer un poison dont les effets se feront sentir plus tard ».
Pour le rival et challenger d’Ali Bongo, cette convocation judiciaire serait montée « pour essayer de me forcer à capituler ». Et d’ajouter : « Ali pensait que je finirais par accepter un compromis, qu’après toutes ces violences, il m’offrirait un poste et tout recommencerait comme avant ». Ce qui aurait pour conséquence d’irriter au plus haut point Ali Bongo. « Aujourd’hui, Ali joue sa dernière carte, il pense qu’en liquidant le véritable vainqueur des élections de 2016, il va mettre un terme à la crise. Tout le monde sait que j’ai gagné les présidentielles avec plus de 60% des voix, 300 de mes compatriotes ont déjà été tués depuis le scrutin », a-t-il lâché.
Pour celui qui se considère toujours comme le président élu du Gabon, « En réalité si la tension monte d’un cran, c’est parce que le régime n’a plus d’issue. Ils sont dans une logique de terre brûlée ». Le régime d’Ali Bongo jouerait ainsi son va-tout dans cette crise post-électorale qui perdure depuis plus de 15 mois maintenant. Les prochaines heures seront capitales dans cette sombre affaire qui pue les grandes manœuvres politiciennes sous-jacentes.
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