Le président du Front démocratique et culturel (FDC, opposition) Jean-Claude Quentin Ben Mongaryas est porté disparu depuis ce jeudi. L’opposant dont le parti avait prévu d’organiser hier, un congrès extraordinaire à Libreville, ne s’est pas rendu à sa propre manifestation politique. Pire, l’homme de près de 69 ans ne répondrait plus à ses téléphones et aurait même déserté son domicile. Une disparition inquiétante car le FDC devait durant ces assises voir l’arrivée dans ses rangs de l’ancien maire de Libreville Jean François Ntoutoume Emane et de plusieurs de ses proches.
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Le congrès extraordinaire du FDC censé se tenir dans un hôtel de la capitale gabonaise n’a pu débuté hier comme prévu. En cause, l’absence inquiétante de son président Jean-Claude Quentin Ben Mongaryas. Le parti d’opposition devait durant ce congrès entrevoir son avenir, qui selon plusieurs indiscrétions, devait passer par un changement notable à la direction du parti. Quentin Ben Mongaryas aurait dû passer ainsi le témoin à l’ancien édile de Libreville, Jean François Ntoutoume Emane, au cours de ces assises avortées. Une absence inexpliquée qui cache mal des tractations politiques en sourdine.
Une vue du lieu du congrès hier, déserté par son président
Une situation confuse qui a surpris plus d’uns hier et obligée le renvoi de congrès extraordinaire à une date ultérieure. A y voir de près, le régime de Libreville ne serait pas étranger à ce contretemps déconcertant pour Ntoutoume Emane et ses allliers. Il semblerait que le FDC qui au demeurant, avait pris par au dialogue politique d’Ali Bongo de mars-avril, ait subi des pressions du pouvoir pour empêcher la tenue de ce congrès et la prise de commande de Jean François Ntoutoume Emane, ancien idéologue du parti au pouvoir qui avait en octobre 2015 claqué la porte du « parti des masses » dirigé depuis par Ali Bongo.
Au-delà de la disparition inquiétante du président du FDC, se pose la question de la libre création des partis politiques d’opposition au Gabon. Car depuis l’arrivée d’Ali Bongo au pouvoir en 2009 et les démissions en cascade qui en ont découlé, le régime semble bloquer l’éclosion et la création de partis d’opposition aux anciens camarades qui ont eu le malin plaisir de rallier l’opposition. Ceux-ci, à l’instar de l’ancien président de l’assemblée nationale Guy Ndzouba Ndama, sont empêchés de créer de nouvelles formations politiques. Ils sont quelque peu contraints de rallier des partis gazelles pour en prendre le contrôle et contourner les blocages structurels et institutionnels du ministère de l’Intérieur.
Le FDC est un parti créé au lendemain de la conférence nationale de 1990. Le parti d’opposition avait obtenu son quitus officiel le 6 juin 1996. Son récépissé définitif de déclaration de parti politique porte le numéro 091/MISPD/SG/DGAT/DAG/SAG du 28 mai 1999. Avec l’entrée dans ses rangs de Jean François Ntoutoume Emane, le FDC qui jusque-là était plutôt un parti d’opposition modérée, devait venir renforcer les rangs de la Coalition pour une nouvelle république de l’opposant Jean Ping qui conteste toujours la réélection d’Ali Bongo à la présidentielle d’août 2016.
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