Un ancien Premier ministre gabonais empêché de quitter le pays sur ordre d’Ali Bongo
Le régime de Libreville restreint désormais le droit de sortie du pays de ses opposants. Après les avoir interdit de médias publics, Ali Bongo interdit dorénavant à ses opposants les plus virulents de lui fausser compagnie. Après le Pr Albert Ondo Ossa dimanche, c’est l’ancien Premier ministre Casimir Oyé Mba qui s’est vu hier soir, interdire de quitter le territoire national par les agents de la Police de l’air et des frontières (PAF) de l’aéroport Léon Mba de Libreville.
Les opposants au régime d’Ali Bongo n’ont plus de liberté de mouvement. Le régime répressif de celui qui a succédé à son père après 42 ans de règne, est plus que jamais sur les dents et ne voile plus ses relents dictatoriaux. Les droits élémentaires de ces « citoyens » pourtant garantis par la Constitution gabonaise, sont ouvertement foulés au pied sur l’autel des ambitions égoïstes d’un régime harassé par une opposition qui le résiste courageusement voilà plus d’un an après son « hold-up » électoral d’août 2016 validé par la Cour constitutionnelle.
Alors qu’il tentait vendredi soir, de rallier Paris par un vol régulier de la compagnie aérienne Air France, Casimir Oyé Mba a été sommé de regagner son domicile par la très persuasive Police de l’air et des frontières, aux ordres du régime d’Ali Bongo. L’ancien Premier ministre du père d’Ali Bongo et actuel vice-président de l’Union nationale (UN, opposition radicale) n’a plus lui aussi le droit de quitter son pays. Il figurerait comme beaucoup d’autres leaders de l’opposition sur une désormais liste noire des autorités gabonaises.
Ali Bongo désormais sur les dents face à la résistance de l’opposition
Déjà le 27 août dernier, le Pr Albert Ondo Ossa avait subi le même sort. L’enseignant-chercheur, proche de la société civile opposée à Ali Bongo, devait lui se rendre au Cameroun où son expertise d’économiste avait été sollicitée pour un colloque international sur des questions sous-régionales. L’opposant avait été le premier à être victime de cette interdiction de quitter le territoire alors qu’aucune communication officielle ne lui avait été signifiée au préalable par les autorités concernées.
Avec le cas de Casimir Oyé Mba, c’est la deuxième fois en moins d’une semaine qu’une personnalité de l’opposition se voit interdire de voyager au pays d’Ali Bongo. Cette double interdiction intervient alors que le 18 août dernier, le principal opposant au régime de Libreville Jean Ping, avait appelé à manifester pacifiquement jusqu’à sa prise effective du pouvoir. Une déclaration visiblement très prise au sérieux par l’administration d’Ali Bongo dont beaucoup de Gabonais dénient toujours le statut de « président » du Gabon.
Ce serait donc pour les empêcher de mieux structurer un éventuel renversement du régime, que les autorités gabonaises auraient pris la décision « non écrite ». Signalons qu’aux mépris des lois gabonaises, ceux-ci avaient déjà été placés sur écoute clandestinement par le régime décrié de Libreville. Un signe de restriction des libertés individuelles et du glissement dictatorial désormais assumé d’Ali Bongo et de son administration déjà visée par une enquête préliminaire de la Cour pénale internationale.
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