En attente des résultats du projet Graine, le gouvernement gabonais lance l’éducation agricole
Les graines plantées et essaimées dans tout le pays depuis 2012 n’étant pas suffisantes pour atteindre l’autosuffisance alimentaire souhaitée par Ali Bongo, d’autres ’’idées lumineuses’’ sont envisagées. En effet, le ministre de l’Agriculture, de l’Élevage, chargé de la mise en œuvre du programme Graine, Yves Fernand Manfoumbi, et son collègue de l’Education nationale, Florentin Moussavou, ont procédé vendredi dernier, au lancement de la phase pilote d’un projet d’éducation agricole.
Le Gabon, pays de 1, 725 million d’habitants, dont la production agricole n’est pas suffisante et variée pour combler les besoins locaux, importe la plupart de ses aliments à partir des pays voisins ou des autres pays étrangers dont l’Europe et l’Afrique du Sud. Dans la sous-région d’Afrique centrale, c’est le Cameroun qui se positionne en tête des importateurs des denrées alimentaires en direction du Gabon et qui entretient la dépendance alimentaire du Gabon, contraint indirectement les consommateurs à entretenir des habitudes alimentaires dont ils ont du mal à se passer.
Vingt ans après, en 1980, le Gabon importait déjà pour ses denrées alimentaires 27 milliards de francs CFA (40 millions d’euros), puis pour 225 millions d’euros en 2008, 375 millions en 2010 et à l’horizon, 2015, il y en aura pour 670 millions, si rien n’est fait pour arrêter l’hémorragie. Malgré son potentiel, l’agriculture (y compris l’élevage et la pêche, toutefois sans le secteur forestier) se contente de 5% de contribution au PIB et moins de 1% aux recettes d’exportation. Et pourtant le gouvernement avait alloué en conséquence un budget de 58,6 millions d’euros au programme agricole en 2010 et les partenaires de coopération ont également été mis à contribution
Pour donner corps à ses ambitions agricoles, Ali Bongo avait ouvert dès 2009 un grand chantier dans le cadre du Gabon vert : le Programme agricole de sécurité alimentaire et de croissance (PASAC), qui doit exécuter le Programme national de sécurité alimentaire (PNSA), le Programme de réhabilitation des exportations agricoles en difficulté (PREA) et le Programme agricole de production intensive (PAPI). L’ambition est de devenir rapidement « auto-suffisant [en riz, en céréales, en volaille] tout en développant d’autres filières pour l’exportation » pour porter la contribution de l’agriculture à 20 % du PIB. Pour quels résultats probants sur le terrain ?
Pour y remédier Ali Bongo a lancé en fanfare le projet ’’Graine’’ pour quelles retombées économiques ? Le peuple gabonais attend. Pour l’heure un énième autre projet a vu le jour. Baptisé « classes vertes », ce nouveau projet agricole a pour objectif principal de susciter les vocations dans les métiers de l’agriculture en introduisant les jeunes aux productions biologiques, mais aussi au patrimoine du terroir en matière des fruits et légumes. La première phase de ce projet sera essentiellement tournée vers Libreville et ses environs, tandis que la deuxième, va s’étendre sur l’ensemble du territoire national.
Le volet pédagogique de ce projet se décline en huit objectifs. Il s’agit entre autres, d’éduquer les enfants à l’agriculture à travers une activité pratique et ludique ; d’enseigner aux apprenants un bref aperçu historique de l’agriculture en général, et gabonaise en particulier ; de faire connaître aux élèves les différents types d’agriculture et de faire connaître aux enfants les fondamentaux et l’importance de l’agriculture.
Ce projet aura également pour vocation de faire connaître aux enfants certaines espèces végétales et leurs différentes phases d’évolution ; de faire connaître aux enfants l’origine des aliments qu’ils retrouvent dans leur assiette (sécurité alimentaire) et enfin d’aborder la gestion de d’eau à travers son utilisation dans le jardin scolaire (développement durable).
La rentée des « Classes vertes » est prévue pour l’année scolaire 2017- 2018. Le Gabon, qui est à la - recherche, depuis plusieurs années, de stratégies pour une rapide autosuffisance alimentaire, est à pied d’œuvre pour développer son agriculture, ce qui lui permettrait de réaliser 50% d’économie sur les importations alimentaires, selon le gouvernement et d’atteindre l’autosuffisance pour les aliments de base d’ici trois à cinq ans
Avec Ecofin
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