Le ministre de l’Intérieur accuse l’opposition gabonaise de vouloir la « destruction » du pays
A la suite de la manifestation réprimée par les forces de l’ordre hier, le ministre de l’Intérieur, Pacome Moubelet Boubeya, a fustigé via un communiqué, la méconnaissance de la loi par les organisateurs de la marche de l’opposition « non autorisée » par ses soins. Avant d’accuser les leaders de l’opposition d’avoir un « dessein de destruction du pays » qui « ne prospère point ».
Dans un communiqué plutôt laconique, Pacôme Moubelet Boubeya est revenu sur les heurts qui ont éclatés hier entre police et manifestants de l’opposition à l’issue d’une marche réprimée violemment par les forces de l’ordre dépendant de son administration. Il ressort ainsi que la police a opéré 11 arrestations et les échauffourées ont occasionné un unique blessé.
Revenant sur la procédure d’occupation de l’espace publique, le ministre a indiqué que « la législation en vigueur en matière de réunion publiques dispose que celles-ci sont soumises à l’autorisation préalable du département dont j’ai la charge et non en une simple information ». Reconnaissant avoir été informé de la tenue de ladite sortie de l’opposition.
Ainsi, poursuit-il, « par lettre sans date ni numéro déposée à mes services, sans les identités des organisateurs ni leurs adresses complètes, les responsables des partis politiques ci-après : ADERE, CDJ, PSD et UN, faisant fi de cette exigence légale ont cru bon simplement d’informer le Ministère de l’Intérieur pour requérir l’encadrement des Forces de l’ordre ».
En dépit de quoi, il avait indiqué aux organisateurs, la marche à suivre la veille de la tenue de la manifestation. Malgré cela, « ces responsables de partis de l’opposition ont donc appelé leurs adhérents à cette manifestation non autorisée, cherchant en réalité un motif de confrontation avec les Forces de Sécurité pour attirer manifestement sur eux l’attention de l’opinion nationale et internationale ».
Le ministre enfonce le clou en affirmant que « leur démarche de ce jour [samedi] apparaît comme une sorte de baroud d’honneur », d’où la répression de celle-ci y compris la molestation de journalistes étrangers, présents pour couvrir la manifestation « interdite ».
Pour Pacôme Moubelet Boubeya par ailleurs membre du parti au pouvoir soutenant la candidature d’Ali Bongo, cette sortie de l’opposition avait pour but « le soulèvement et l’adhésion du peuple à leur dessein de destruction du pays ne prospère point ». Pour le ministre de l’intérieur, l’opposition ne viserait donc que la « destruction du pays ». Des accusations plutôt graves portées à ses adversaires politiques qui apprécieront.
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