Moukagni-Iwangou dénonce « le spectacle affligeant qu’offre l’affaire des cafards »
Après les sorties médiatiques retentissantes d’Alain Claude Bilie-By-Nzé, porte-parole du gouvernement et celle du procureur de la République gabonaise, Steeve Ndong Essame Ndong, qui a mis en demeure Jean Ping, candidat à la présidentielle de 2016, le président d’une aile de l’Union du Peuple Gabonais (UPG), Jean de Dieu Moukagni-Iwangou a dénoncé la violation du code de procédure civile par l’Etat gabonais, en indiquant que « l’affaire de cafards, relève du chiffon politique ».
Lire aussi >>> Moukagni Iwangou : « Les membres du régime au pouvoir sont hors la loi »
La rocambolesque affaire d’Etat ’’des cafards’’, qui provoque une indignation dans l’opinion gabonaise et une hilarité honteuse dans le milieu judiciaire gabonais, n’a pas fini de susciter des réactions. Rappelons qu’il s’agit d’une double procédure judiciaire intentée à la fois par l’Etat gabonais et par le président gabonais Ali Bongo contre l’opposant Jean Ping, candidat déclaré à la présidentielle de 2016, pour diffamation et ’incitation à la haine promet d’être épique. Suite aux propos tenus par l’ancien président de la Commission de l’Union africaine lors de sa tournée en mars dernier à l’étape d’Oyem.
Dans une déclaration parvenue ce dimanche à la rédaction d’Info241, le président de l’UPG, Moukagni-Iwangou, dont la potentielle candidature à la présidentielle ne ferait l’ombre d’aucun doute a affirmé que :" Le débat ouvert par les procureurs et les avocats dans leur domaine de confort, celui de la procédure, a bousculé mes certitudes, vite retrouvées à la lecture du code de procédure civile, qui porte tout le droit commun de la procédure. "
Le magistrat hors hiérarchie a expliqué ainsi, " qu’au titre des dispositions applicables à toutes les juridictions, ce bréviaire enseigne en ses articles 53, 54 et 55, que dans toutes les procédures, le ministère public agit, soit comme partie principale, soit comme partie jointe. Il est partie principale dans les cas où l’ordre public se trouve directement et principalement intéressé. En cette position, le Ministère public déclenche l’action publique, et de ce fait, répond de la comparution des parties dans l’instance engagée."
A cette occurrence, a indiqué M. Moukagni-Iwangou, "il dispose de la police judiciaire pour identifier les auteurs et pour rechercher les preuves. A l’audience, il soutient l’accusation devant le Tribunal. Le Ministère public est partie jointe dans les cas où l’action publique est déclenchée par les particuliers. Pour être saisi, et exercer l’action publique, il doit attendre que le dossier lui soit communiqué."
Il va ainsi martèle le président de l’UPG, aille loyaliste, "des dossiers ouverts chez le juge d’instruction par un plaignant, qui dépose une plainte avec constitution de partie civile. A cet effet, le Parquet est saisi, subséquemment par le juge d’instruction qui reçoit la plainte. Il va autant pour la saisine de la juridiction de jugement initiée par un plaignant sur citation directe par voie d’huissier. Dans ce dernier cas, le Parquet est saisi à l’audience même. En tant que partie jointe, le Ministère public ne répond aucunement de la comparution des parties."
Aux dires de l’ancien directeur de l’école de la magistrature : "Voilà que pour une affaire de cafards, relevant du chiffon politique, le Parquet qui n’a pas déclenché l’action publique, et qui ne répond donc pas de la comparution des parties, prend sur lui de forcer la comparution de certains. En même temps, je note, que pour avoir meublé le discours politique au plus haut niveau, quarante ans durant, les chiens sont visiblement passés dans le domaine public Gabonais. Ils ont aboyé, et la caravane qui passait simplement a même pris désormais le parti de les écraser, sans que les amis des animaux ne s’en émeuvent. Au Parquet."
Sur ce passe droit, fait remarquer l’opposant gabonais, ancienne matière grise juridique de l’opposant historique, Pierre Mamboundou, "c’est Jean de la Fontaine qui se servait des animaux pour apprendre aux hommes qui aurait eu l’air bien malin, dans sa satire dédiée aux magistrats, intitulée « le chien qui porte à son cou le dîner de son maître », qui met en dérision tout le mal que se donne la société à apprendre aux chiens la tempérance que l’on se garde d’apprendre aux hommes."
Lire aussi >>> Le Cafardgate et les « machinations » du gouvernement gabonais passés au crible
Dans mes cahiers de droit, conclu l’ancien président du Front uni de l’opposition gabonaise "il me rappelle que l’ordre public est un concept qui renferme trois composantes, en l’occurrence, la sécurité publique, la tranquillité publique et l’hygiène publique. Porteuse de toutes les maladies, la présence de cafards pose un problème d’hygiène publique qui doit mobiliser le Parquet, du côté de tous ceux qui entendent les chasser. Peine perdue. Avec ceux qui ne l’ont pas appris, j’ai vite perdu mon latin, devant le spectacle affligeant qu’offre l’affaire des cafards."
De peur de laisser des plumes, et d’attiser les tensions politiques et d’aggraver davantage la crise sociale généralisée, le gouvernement gabonais gagnerait à occuper l’espace public à travers la résolution des sempiternels problèmes qui intéressent le quotidien du peuple gabonais, notamment ceux liés à la santé, l’alimentation, l’éducation, les transports, la formation. Le contexte de précampagne électoral présidentiel doit être occupé par l’exposition des projets de société pour le développement du Gabon. Et non par des affaires montées de toutes pièces. A quelles fins ? Qui vivra verra !
@info241.com