Jean Ping au Haut-Ogooué : une tournée provinciale jonchée de sabotages
Jean Ping, candidat à la présidentielle gabonaise, a repris dimanche dernier sa tournée provinciale par le Haut-Ogooué (sud-ouest du Gabon), bastion politique du régime au pouvoir. On assiste dans cette tournée à plusieurs actions de sabotages et de vandalisme, coupures d’arbres, et intimidations, délestages d’électricité, fomentées selon les pros Ping par les sbires d’Ali Bongo.
A l’occasion de la dernière étape de cette tournée, Jean Ping est depuis le vendredi 25 mars dans le village Otoundou, dans le département de la Sébé - Brikolo qui a pour chef lieu Okondja. Un fait rocambolesque a marqué cette étape, un arbre a été coupé sur la voie routière pour empêcher la caravane du principal challenger d’Ali Bongo de poursuivre leurs consultations de terrain.
Interrogé sur ce fait, M Mba, proche de l’ancien président de la Commission de l’Union Africaine a affirmé, qu’il s’agit « d’une preuve supplémentaire que le camp en face manque d’idées de fonds et préfère briller dans l’obscurantisme et des actes peu orthodoxes. Nous sillonnons cette province depuis le 18, ce que nous observons de nos propres yeux, c’est une province qui détient tous les leviers du pouvoir, qui a du potentiel. Mais qui sombre dans un sous-développement qui laisse à désirer. »
L’arbre coupée sur la route d’Okondja après le passage de la caravane
Et pourtant, explique M. Hubert Minang, chargé de la communication de cette caravane, « en bon républicain, au village Moyol Jean Ping a ressassé son message de respect de l’état de droit, d’unité et de rassemblement pour l’alternance au sommet de l’Etat du Gabon. Et ce, malgré les coupures d’électricité, les menaces et intimidations prononcées par les zélés mal intentionnés à la solde d’Ali Bongo. Or, nous assistons à une effervescence et une adhésion populaire derrière le président Ping qui a reçu partout les attributions du pouvoir et les clés des villes visitées » .
Un exemple patent, ajoute-t-il, « alors que nous traversions le village d’Obegue (celui d’Ali Akbar Onangue y’Obegue, proche d’Ali Bongo et du mouvement MOGABO, nous avons eu la surprise d’être interpellés par des jeunes du village. riant Jean Ping de s’arrêter dans leur village pour l’entendre. Jean Ping fit stopper la caravane afin de s’entretenir quelques minutes avec eux. Le peuple a soif d’une alternance et il représente un espoir véritable de changement. »
Jean Ping accompagné par l’ancien ministre Albert Yanagari, cadre du Haut-Ogooué
Pour Jean Christian Kombila, journaliste pro Ping, « l’audience accordée par le gouverneur du Haut-Ogooué, Jacques-Denis Tsanga au président Jean Ping, lundi 21 mars 2016, à Franceville, à la demande de celui-ci, témoigne d’une haute idée de l’Etat de sa part. Démarche inédite dans l’histoire politique moderne du Gabon, la visite rendue au Gouverneur de G2 par le principal opposant au pouvoir en place, souligne la priorité que l’ancien chef de la diplomatie gabonaise de l’époque glorieuse entend accorder à la restauration de l’autorité de l’Etat, aujourd’hui déliquescent. »
Accueil chaleureux de Jean Ping par les populations altogovéennes
En cause, précise l’ancienne plume, chef de la rubrique politique du quotidien gouvernemental l’Union, et ancien directeur général de l’agence de presse en ligne Gabonews, « la quasi-mise entre parenthèses de la Constitution, foulée aux pieds depuis 2009. Conséquemment, avec elle les principes fondateurs de la République, soucieux de préserver avant tout l’authenticité de la communauté nationale sur l’ensemble du territoire, et de réserver exclusivement l’accession à la Magistrature Suprême à un digne Gabonais de souche. Autrement dit, à un fils du terroir. »
Jean Ping saluant la population venue l’écouter en terre altogovéenne
M. Kombila poursuit son propos en insistant sur le fait que « cette rencontre normale avec le premier représentant de l’Etat est le témoignage de la conception que son hôte a de l’appareil d’Etat en général. Le président Ping se veut le champion d’un Etat protecteur, et non plus spoliateur ainsi qu’on le voit avec les grèves répétitives dans l’administration publique. En particulier, où les fonctionnaires supportent de plus en plus mal les frustrations, et pointent la culture des injustices encore de saison. Le ton de ce périple est donc donné. »
Le moins qu’on puisse dire, fait-t-il remarquer est que « dans le Haut-Ogooué, Jean Ping entend magnifier la République, Une et Indivisible. Pour lui, "le Haut-Ogooué n’est pas une province à part, mais plutôt une province à part entière de cette République". Pour qui connaît l’ancien Président de la Commission de l’UA, la Devise de la République "Union, Travail, Justice" sera le thème sous-jacent de ses discours à l’adresse des altogovéens. Non sans faire valoir sa détermination à mettre "le Gabon à l’abri de la peur et à l’abri du besoin". »
Durant cette semaine de conquête et de reconquête de l’électorat pro PDG, Jean Ping a rencontré le peuple altogovéen à l’occasion de causeries et meetings populaires. Selon son état major, il a voulu terminer sa tournée provinciale par le Haut-Ogooué afin de sillonner tous les départements de la province pour impliquer fortement le peuple de cette province. Souvent cantonné mal à propos, être foncièrement complice et fidèle au régime pouvoir piloté par la famille Bongo Ondimba et le système du Parti Démocratique Gabonais (PDG) au pouvoir depuis 1967, sans aucune alternance.
Jean Ping à travers cette tournée qui s’achève demain souhaite selon les membres de la caravane expliquer à l’ensemble de la population altogovéenne sa vision et son programmée politique pour l’alternance démocratique et républicaine au Gabon. Il entend impliquer et convaincre les populations fortement déçues par la gouvernance chaotique depuis l’accession au pouvoir en 2009 d’Ali Bongo Ondimba, un présumé fils de la province.
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