Filiation d’Ali Bongo : l’Union nationale traîne devant les tribunaux Serge Akassaga

Le feuilleton de l’acte de naissance controversé de l’actuel président gabonais, Ali Bongo, est loin d’avoir révélé toutes ses intrigues. Après la plainte déposée lundi en France par l’une des héritières de la fortune d’Omar Bongo, c’est au tour de l’opposition gabonaise d’en remettre une couche en saisissant le tribunal d’instance de Libreville pour « faux et usage de faux ».

La plainte introduite par Paul Marie Gondjout, secrétaire exécutif adjoint de l’Union nationale (UN, opposition), vise l’agent d’Etat-civil Serge William Akassaga connu pour avoir établi l’acte de naissance querellé depuis à Ali Bongo. C’est ce document qui l’aurait permis de briguer les suffrages des gabonais lors de la présidentielle d’août 2009. Autant dire que le président gabonais marche sur des braises.
« Le 29 mai 2009, l’ancien maire du 3e arrondissement de la commune de Libreville avait délivré un acte de naissance à M. Ali Bongo Ondimba, lequel lui a donné la possibilité de constituer un dossier de candidature pour se présenter à l’élection présidentielle, et donc de devenir, quelques temps après, le président de la République », a rappelé le secrétaire exécutif adjoint de l’UN, avant d’affirmer qu’il s’agirait, en réalité, d’un faux document.
« La plainte de ce jour s’adresse directement à celui qui a établi et signé l’acte de naissance qui a conféré le droit à M. Ali Bongo Ondimba de se présenter à l’élection présidentielle de 2009 », a-t-il ajouté.
Selon lui, les précédentes plaintes déposées par d’autres membres de l’opposition concernant cette même affaire d’acte de naissance, auraient été rejetées par le parquet de Libreville du fait de l’immunité dont jouit encore le président Ali Bongo Ondimba.
« Si les autres plaintes ont été rejetées, c’est parce que les magistrats qui se sont saisis de l’affaire, ont estimé que monsieur Ali Bongo Ondimba jouissait d’une immunité présidentielle que lui conférerait la Constitution », a-t-il expliqué.
Le secrétaire exécutif adjoint de l’UN qui relevait un certain nombre d’incohérences quant à l’établissement de cet acte d’état civil, parmi lesquelles le lieu de délivrance du document, le lieu de naissance et le nom de l’intéressé, a interpellé la justice gabonaise à faire toute la lumière sur cette affaire.
« Nous déposons une plainte au parquet de Libreville et nous allons voir réellement si la justice gabonaise va se saisir d’un problème qui est important pour les Gabonais », a-t-il conclu.
Depuis fin 2014 et durant toute l’année 2015, la filiation du président gabonais a été longuement occupé le débat public sans qu’aucune suite judiciaire n’ait soit rendue par la Justice gabonaise pourtant sollicitée par des politiques et des citoyens. Cette nouvelle plainte vient à nouveau mettre en eaux troubles Ali Bongo qui s’en serait bien passé à quelques mois de la présidentielle du second semestre 2016.
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