Le secteur de l’éducation au Gabon est de nouveau sous la menace d’une paralysie. Deux semaines après la Conasysed (Convention nationale des syndicats du secteur Education), les enseignants membres du Syndicat de l’Education nationale (Sena) ont décidé vendredi de mettre le gouvernement gabonais sous pression avec une grève d’avertissement d’une semaine reconductible à compter de ce lundi matin.
Cette décision a été prise le 15 janvier, au cours de l’assemblée générale du Sena tenue à son siège Librevillois de la Peyrie. Ce, après qu’un préavis de grève de huit jours, déposé sur la table du ministre de l’Education nationale le 6 janvier, soit resté lettre morte.
Les syndicalistes du Sena réclament sans aucune autre forme de procès au gouvernement gabonais :
le paiement immédiat des vacations des examens 2015 (CEP, BEPC, ENI), le reliquat de la PIFE (Prime d’incitation à la fonction enseignante), la PIP du 2e trimestre de l’année écoulée ;
le recrutement et la formation des enseignants dans le secondaire surtout dans les matières scientifiques où le déficit devient insoutenable ;
la construction des structures d’accueil et leur équipement en tables bancs, bibliothèques, internet et équipements de laboratoire ;
la mise en place d’un comité tripartite à savoir : éducation nationale, Budget, SENA, chargé de réfléchir sur le paiement de vacations des examens et concours après service fait.
Lors d’un point de presse le 13 janvier à Libreville, le syndicat avait dépeint sur un ton grave que le "système éducatif gabonais était malade, très malade même". Les syndicalistes justifient ce constat par les effectifs pléthoriques (l’insuffisance des structures d’accueil), le déficit d’enseignants dans le secondaire (surtout dans les matières scientifiques), l’organisation approximative des examens et concours, l’inadaptation des programmes en vigueur et la non application des conclusions des états généraux de l’éducation tenus en 2010.
La Conasysed a décidé samedi de poursuivre son mouvement de grève débuté le 4 janvier
Ils ont par ailleurs, tenu à dénoncer l’ethnisme et le copinage administratifs : "On assiste à la course aux nominations, elles aussi basées sur l’ethnisme et le copinage, laissant volontairement de côté les critères définis ainsi que la compétence", avait déploré le Sena à la presse.
« Nous nous sommes engagés à faire un trimestre sans grève et nous avons tenu ce pari, tout en espérant que le gouvernement fasse aussi des efforts », a déclaré le Secrétaire national du Sena chargé de la formation, Emile Fulgence Ella. Faisant référence à la trêve observée par cette centrale syndicale souvent taxé par ses pairs de faire le jeu du gouvernement.
La Conasysed en grève depuis le 4 janvier, était en conciliation le 12 janvier avec le ministère de tutelle sous les hospices de la chanteuse gabonaise Annie Flore Batchellylis. Le ministère a tenté d’obtenir de ce regroupement syndicale une trêve. Trêve qui n’aura pas été du goût de ces syndicalistes qui ont rejeté samedi en assemblée générale cette idée du gouvernement gabonais.
Avec l’entrée en grève du Sena, la paralysie pourrait être bien atteinte si aucune solution n’est trouvée au plus vite pour contenter ces syndicats majeurs de l’éducation au Gabon.
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