Étonnante confusion de genre lors de la cession de la résidence Oyo à l’Etat gabonais
Une confusion de genre et un abus du titre statutaire de la fonction publique ont été observés le 23 novembre dernier lors de la cérémonie de cession de la résidence luxueuse de feu Omar Bongo à l’Etat Gabonais. Etienne Massard Kabinda Makaga qui s’est présenté en tant que secrétaire général de la Présidence de la République, en lieu et place du prétendu philanthrope donateur Ali Bongo Ondimba. Un don pourtant familial qui visiblement a engagé le sommet de l’Etat au plus haut point. Mélange de genres ?
La cérémonie rocambolesque à des fins de propagande politique, s’est organisée en présence d’une centaine de lycéens et des responsables membres du gouvernement, du conseil national de la jeunesse du Gabon, du ministre du budget, garant du patrimoine immobilier de l’Etat.
Le fait curieux et qui attise l’indignation de nombreux internautes sur les réseaux sociaux, est l’absence notoire de l’heureux légataire ou d’un membre de la famille d’Ali Bongo. Ni son épouse Sylvia Bongo, ni son fils Noureddine Edouard Bongo-Valentin ou sa fille Malika Bongo Ondimba, très en vue dans la sphère politique et publique au Gabon n’ont été présents.
Encore mieux, c’est en sa qualité de secrétaire général de la Présidence de la République qu’Etienne Massard Kabinda Makaga a procédé au don. Ce, sans brandir une procuration du légataire. Ce bien immobilier d’une superficie totale 215.411 m² a été offert gracieusement au ministère de l’enseignement supérieur gabonais, chargé de mettre en œuvre le projet d’une université.
Où en sont les constructions des universités provinciales : une jeunesse toujours manipulée et sacrifiée
Il n’y a qu’au Gabon, ’’République bananière’’, que la justice puisse tolérer un tel abus notoire des titres statutaires de fonction publique à des fins politiques et personnelles. Dans cette affaire, le président de la République n’est pas le légataire du bien mais Ali Bongo, membre de la famille Bongo. Certains y voient depuis une manœuvre politique électoraliste du futur candidat à la présidentielle, Ali Bongo.
Le comble du comble sont les affirmations fallacieuses et mensongères de M. Massard qui voit dans ce geste de propagande politique, « l’édification d’une nation juste et solidaire », et d’ajouter que « deux principes apparaissent essentiels aux yeux du président de la République : un capital humain bien éduqué et une solidarité nationale sans faille. En cédant ce bien privé, ce genre de geste qui devrait en inspirer beaucoup dans ce pays, le citoyen Ali Bongo Ondimba fait acte de patriotisme. » De quel patriotisme parle-t-on ?
« Une invitation à renoncer un peu à soi-même pour apporter plus de bonheur aux autres », dira encore le ministre du budget, Christian Magnagna. Invitant « tous les acteurs concernés par ce dossier à travailler d’arrache-pied pour faciliter sa réalisation ». Fait normal, en sa qualité de secrétaire général, Etienne Massard Kabinda Makaga a partagé la satisfaction des membres du gouvernement relative à la célérité du processus administratif et juridique conduisant à cette donation dite historique.
Les principaux héritiers de la colossale fortune pillée à la nation gabonaise (Delta Synergie)
Mais où se trouve-t-elle l’inspiration loyale et patriotique du citoyen Ali Bongo lorsqu’il continue à faire germer la holding familiale Delta Synergie ? Qui est sans nul doute, la plus importante entreprise gabonaise de tous les temps. L’entreprise familiale des Bongo Ondimba est pourtant méconnue ni enregistrée dans la chambre de commerce gabonaise. Pour cause, ses actionnaires sont également aux commandes de tous les leviers de l’économie gabonaise depuis 47 ans. C’est du moins ce que révélait le très sérieux Mediapart, le 12 mars dernier.
Où est l’élan de patriotisme et de générosité du citoyen Ali Bongo lorsque Médiapart nous indique preuve à l’appui, qu’il est complice et bénéficiaire d’une création économique, moins secrète qui confirme le génie de pilleur financier du patriarche de la françafrique, Omar Bongo. Notamment, avec sa pieuvre de prédation, Delta Synergie. Il faut préciser que cette dernière est une une main-basse gigantesque sur tous les pans de l’économie gabonaise, orchestrée par la famille Bongo depuis 1967, pour s’offrir des parts sociales rentables, de plus de 35 entreprises majeures de notre économie.
Et ce, au mépris de la Constitution Gabonaise et des règles juridiques pourtant établies. Dans cette prise illégale d’intérêts, au sommet de cette puissante pyramide de rente, figurent bien sûr Ali Bongo Ondimba, nouveau patriarche de la famille qui se partage la part belle de cet héritage pillé au peuple gabonais avec sa soeur aînée, la tristement célèbre féru de glaces de luxes, Pascaline Mferri Bongo Ondimba.
D’ailleurs, la répartition de cette manne détournée à la Nation Gabonaise, nous indiquait Médiapart fait grincer les dents parmi les héritiers alors que Ali Bongo et Pascaline Bongo raflent la mise avec les 2/3 du butin présidentiel à hauteur de 183,46 milliards. Le peuple n’est plus dupe, ce genre de geste est la manifestation de l’enfumage politique très en vogue au Gabon depuis 1967, date de prise du pouvoir présidentiel par Omar Bongo. Et dont, Ali Bongo est devenu le Maître incontesté.
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