Charzel Obiang : « Christian Nkombegnondo est en prison à cause de ses opinions »
L’invité du week-end de la rédaction d’Info241 est cette semaine Charzel Obiang, coordinateur général du mouvement Pour un Gabon fort. Il nous présente ce mouvement citoyen et revient surtout sur la situation d’un de ses membres : Christian Alex Nkombegnondo alias Dangher, arrêté le 7 juillet 2015 par les autorités judiciaires Gabonaises. L’activiste et homme d’affaires avait été emprisonné pour une dette impayée à propos de laquelle très peu d’informations officielles fusent.
Une affaire de dette ne se règle pas au B2".
Pouvez-vous nous présenter le mouvement Pour un Gabon fort ?
Charzel Obiang : Le mouvement Pour un Gabon fort est né d’un échange d’idées entre compatriotes Gabonais suite au scandale né de l’élection présidentielle de 2009. Il regroupe des Gabonais de divers horizons.
Quelqu’un qui a reconnu sa dette, et a commencé à payer sa dette et est même prêt à la solder entièrement, ne peut être soumis à des interrogatoires puis jeté en prison ! "
Quelles actions avez-vous posés concrètement ?
Charzel Obiang : Nous avons menés des actions d’éducation et de sensibilisation en vue de contribuer à la cohésion pour permettre l’émergence d’une démocratie participative.
Un des membres fondateurs de votre mouvement, Christian Alex Nkombegnondo a été arrêté puis déferré à la prison centrale de Libreville. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Charzel Obiang : C’est une histoire choquante pour nous. Comme tout le monde le sait, il a été arrêté le 7 juillet 2015. Au départ, il s’agissait d’une dette qu’il avait déjà commencé pourtant à payer. Il est amené au B2, mais une affaire de dette ne se règle pas au B2 (Service de la Contre Ingérence, Ndlr.) ! Puis, il s’est retrouvé à la D.G.R., la direction générale des recherches. Mais quelqu’un qui a reconnu sa dette, et a commencé à payer sa dette et est même prêt à la solder entièrement ne peut être soumis à des interrogatoires puis jeté en prison ! Il a reconnu sa dette et est prêt à payer le reste, il ne peut donc être placé en détention provisoire ! Au pire, on peut saisir ses biens via un huissier pour récupérer le reste de la somme due. Cette histoire nous désole parce que Christian Nkombegnondo est parti au Gabon pour mener des actions telles que le reportage qu’il a réalisé pour France 24 qui interpelle sur la situation des malades mentaux au Gabon.
C’est un dossier à propos duquel on ne possède pas assez d’informations, pouvez-vous confirmer ou infirmer l’information selon laquelle sa famille s’est proposé de payer le reste de la dette et que le débiteur a refusé ?
Charzel Obiang : Je peux vous la confirmer.
Puisque Christian Nkombegnondo avait dépassé la durée légale de maintien en garde à vue, il a été déféré (...) Il a déjà été présenté à un juge mais cela n’a duré que deux minutes !"
Que s’est-il passé ?
Charzel Obiang : Ce qui s’est passé c’est que lorsqu’il était au B2, il a été convenu que la plainte devait être retirée suite à la proposition de la famille de régler la totalité de la somme due. Malheureusement, l’agent chargé de signer le retrait de la plainte ne revenait que le lundi alors qu’il était vendredi. Puisque Christian Nkombegnondo avait dépassé la durée légale de maintien en garde à vue, il a été déféré, placé en mandat de dépôt et transféré à la prison centrale de Libreville. Il a déjà été présenté à un juge mais cela n’a duré que deux minutes !
Peut-on parler dans ce cas d’une « affaire Nkombegnondo » ?
Charzel Obiang : Evidemment, tout le monde a des dettes y compris l’Etat Gabonais. On ne peut aller en prison pour une dette qu’on a commencé à payer et dont est prêt à solder le reste. Nous sommes un mouvement qui prône la justice et l’égalité au Gabon. Personnellement, je ne suis pas pour que M. Christian Nkombegnondo ne paie pas ses dettes. Mais ce qui me désole, c’est la manière dont les choses se sont passées.
A partir de là, on peut conclure qu’il s’agit d’une « affaire Nkombegnondo ». Christian Nkombegnondo est en prison à cause de ses positions, de sa critique de la situation du Gabon. D’ailleurs, il est dans la dénonciation depuis 15 ans, il n’y a qu’à écouter les disques qu’il a produits. Christian Nkombegnondo n’est pas un activiste récent, il est engagé depuis longtemps en politique.
Propos recueillis par Jocksy Ondo Louemba
@info241.com