Gabon : Un père condamné pour avoir abandonné sa femme et leurs enfants durant... 3 semaines !
Les pères sont désormais prévenus : la justice gabonaise ne badine plus avec les abandons de foyer. Un quinquagénaire l’a appris à ses dépens ce mercredi 10 décembre 2025 devant le tribunal correctionnel de Libreville, où il comparaissait à la suite d’une plainte déposée par sa concubine. Il a été condamné à 33 jours de prison et à une amende de 100 000 F CFA, une décision qui pourrait faire date dans la lutte contre un phénomène social bien trop souvent banalisé.
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Une père rattrapé par une infraction banalisée
Abandonner femme et ses enfants pourrait bien vous coûter de la prison, messieurs. C’est ainsi que l’on peut retenir de la décision rendue hier par la justice gabonaise dans une affaire d’abandon de foyer. Le père de famille, dont l’identité n’a pas été dévoilée, vivait depuis 20 ans avec la mère qui a saisi la justice. Il aurait, durant trois semaines, abandonné sa compagne et leurs quatre enfants, ne leur laissant qu’avec la somme de 180 000 FCFA pour vivre.
Une vue de la prison centrale de Libreville où devrait séjourner durant plusieurs jours le père de famille
Une fugue punie par l’article 271 du Code pénal. Officiellement, le mis en cause s’était réfugié chez un ami durant ce laps de temps. Une version à laquelle la mère en colère, qui poursuivait le père de ses enfants pour abandon du foyer conjugal, n’a pas cru. Une condamnation qu’a déplorée l’avocat du père fugueur, Me Mburu Y-Djako, cité ce jeudi par nos confrères de L’Union : « Parcourez cet auditoire et demandez si les hommes ne disparaissent pas pendant des mois, ils sont chez leurs copines ; et leurs épouses ne portent jamais plainte pour envoyer leurs maris en prison ».
Une fugue paternelle qui finit en prison
Une prise à témoin au cours de l’audience qui n’a trouvé grâce durant l’audience. Le ministère public a notamment enfoncé le clou en indiquant que depuis la fugue paternelle, il y aurait eu des incidences lourdes sur leurs enfants qui n’apprenaient plus. « Monsieur travaille et est rémunéré mais il laisse sa famille souffrir. Où va finalement la société ? », a plaidé le procureur dans sa plaidoirie. « Combien de fois a-t-on vu une Gabonaise porter plainte contre son mari jusqu’à solliciter qu’il aille en prison pour abandon de foyer ? En près de 30 ans de carrière d’avocat, je n’ai jamais vu ça », s’est indigné l’avocat du mis en cause.
Des arguments qui ont finalement atténué la peine de ce père puisque au lieu des 6 mois de prison ferme réclamés par sa femme, il n’a pris que 33 jours de prison. Une condamnation dans un océan d’affaires similaires où les femmes ne saisissent toujours pas la justice. Ce qui profite à la prolifération de ces fugues de maris qui se réfugient généralement chez leurs « petites », aussi appelées tchiza, pendant que leurs femmes officielles doivent faire avec sans rechigner.
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