Conseil de Bendjé : Lucie Akendengué désormais aux commandes après 19 mois de dérives révélées
La salle des réunions du conseil départemental de Bendjé (CDB) a abrité, ce jeudi 27 novembre, la cérémonie officielle d’installation de la présidente de l’institution et de ses trois vice-présidents. Élue à la majorité des voix le 11 novembre, Lucie Daker Akendengué a réaffirmé sa volonté de privilégier une gestion collective, une véritable inclusion sociale et la préservation des acquis communautaires.
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C’est à 15 h que la gouverneure de l’Ogooué-Maritime, Françoise Assengone Obame, a procédé à l’installation de la nouvelle présidente. Cette cérémonie met fin à la période de transition au sein du conseil départemental, assurée durant dix-neuf mois par des délégations spéciales qui ont géré l’institution « avec loyauté, rigueur, dévouement et engagement ». « Les collectivités locales sont appelées à jouer un rôle moteur dans le développement national. Vous êtes un maillon essentiel de cette ambition de la Ve République. Je vous invite à placer votre action sous le signe de la proximité, de l’écoute et de la bonne gouvernance », a recommandé la gouverneure.
Un mandat placé sous le signe de la rigueur
L’élection de Lucie Daker Akendengué témoigne de la confiance que lui ont renouvelée les conseillers et les populations. Son mandat l’oblige désormais à incarner rigueur, transparence et exemplarité afin d’apporter des réponses concrètes aux attentes des habitants. Elle a rappelé qu’elle entend travailler en étroite collaboration avec les élus locaux, l’administration, les auxiliaires de commandement ainsi que les partenaires économiques et sociaux pour répondre aux besoins prioritaires du territoire.

« Je prends l’engagement d’impulser, pour ce premier quinquennat de la Ve République, une gestion inclusive que je mènerai avec toutes les forces vives nécessaires », a assuré la nouvelle présidente. Elle a également reconnu que les difficultés rencontrées ces dernières années ne relevaient pas uniquement d’un manque de volonté politique, mais aussi de comportements préjudiciables. « Ce résultat n’est pas imputable à l’absence de volonté des bureaux qui se sont succédé, mais aussi à l’incivisme et à la politisation du bien public », a-t-elle souligné.
Priorités communautaires et enjeux sociaux
Lucie Daker Akendengué ambitionne de préserver les acquis du développement communautaire tout en renforçant la responsabilité citoyenne et la participation collective. Elle souhaite orienter son action vers un développement durable, loin des divisions ethniques, politiques ou cantonales, afin de promouvoir la cohésion sociale et l’intérêt général. « Comment comprendre que les châteaux d’eau et les panneaux solaires ne soient plus fonctionnels ? Que dire de la disparition de matelas, de lits et d’autres équipements essentiels dans les internats ? », s’est-elle interrogée.

La cérémonie a également permis à la délégation spéciale sortante de dresser le bilan de dix-neuf mois de gestion. Un audit général devait être conduit, mais n’a jamais vu le jour. Un audit interne a toutefois mis en évidence de multiples irrégularités : absentéisme chronique, effectif surdimensionné de 215 agents, personnels absents depuis plus de cinq ans mais toujours rémunérés, salaires versés à des retraités, cotisations sociales irrégulièrement reversées, agents affectés dans des écoles mais payés par le CDB, lotissements occupés sans régularisation depuis 2014, matériel roulant hors d’usage, absence d’équipements administratifs et existence de plusieurs caisses parallèles en violation des textes.
Une institution à reconstruire en profondeur
Ces constats préoccupants ont conduit l’équipe sortante à lancer plusieurs actions d’assainissement : réorganisation administrative, amélioration du fonctionnement interne, régularisation du patrimoine, mesures financières correctives et initiatives diverses pour remettre l’institution en conformité avec la loi. Malgré ces efforts, de nombreux défis demeurent et nécessitent une action déterminée de la nouvelle direction.

Face à l’ampleur des irrégularités relevées, la nouvelle présidente devra, avec l’ensemble des acteurs locaux, définir des stratégies solides pour permettre au conseil départemental de Bendjé de retrouver ses lettres de noblesse. Cette reconstruction exigera à la fois volonté politique, discipline administrative et mobilisation collective pour rendre au CDB son rôle central dans le développement local.
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