Sous haute surveillance

Législatives 2025 : La ministre Camélia Ntoutoume joue à la mort ce samedi dans son fief de Ntoum

Législatives 2025 : La ministre Camélia Ntoutoume joue à la mort ce samedi dans son fief de Ntoum
La ministre et ses deux principaux rivaux © 2025 D.R./Info241

À Ntoum, à une trentaine de kilomètres de la capitale gabonaise, le suspense sera total ce samedi 18 octobre. Et pour cause : le siège du 1er arrondissement, disputé par la ministre de l’Éducation nationale, Camélia Ntoutoume Leclercq, est devenu le symbole d’une élection sous haute tension. Annulé pour irrégularités massives, le scrutin reprend ce samedi dans une ambiance électrique, où la ministre du PDG — ex-pilier de l’ancien régime — joue ni plus ni moins sa survie politique.

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Car dans cette circonscription jadis acquise au PDG, la magie du parti d’Ali Bongo désormais entre les mains de Blaise Louembé semble s’être éteinte. L’hégémonie d’hier a laissé place à la méfiance et au doute. Et si Camélia Ntoutoume Leclercq a jusqu’ici conservé son fauteuil ministériel dans le gouvernement Oligui Nguema I, rien ne garantit que les urnes, elles, lui offriront la même indulgence.

Une reprise de scrutin sous haute surveillance

Face à elle, quatre adversaires prêts à en découdre : Zéphirine Etotowa Ntutume (UDB), Elfox Loyola Mbina (UPR), Elda Marie Blanche Moutoubou épouse Boussougou (UN) et l’indépendant Pierre Joseph Nsala Ondong. Une brochette politique bien décidée à tourner la page PDG. Et cette fois, pas question de laisser filer le siège sans combat. De même qu’au nouveau parti présidentiel UDB, large vainqueur avec déjà 103 sièges, tentera de ne pas se priver de ce siège.

La ministre au cours de la campagne avant l’annulation du scrutin

Car à Ntoum, les élections ont souvent plus d’acteurs que d’électeurs. L’annulation du scrutin du 27 septembre a levé le voile sur des irrégularités d’une ampleur rarement vue : explosion du nombre d’inscrits, procurations fantaisistes, et ce vieux phénomène que tout le monde connaît sans jamais le nommer à haute voix — les fameux « bœufs votants », ces électeurs importés d’autres localités, convoyés, nourris et parfois graissés pour voter du « bon côté  ».

Fin d’un système ou simple accident de parcours ?

Pour la CNOCER et le ministère de l’Intérieur, cette reprise est un test grandeur nature. L’objectif : prouver que la page des fraudes massives peut enfin être tournée. Un dispositif « anti-fraude hors pair » a été promis, mais sur le terrain, les électeurs attendent surtout un vote libre, sans influence ni intimidation.

Sa rivale de l’UDB prête à bondir

Pour Camélia Ntoutoume Leclercq, l’enjeu dépasse la simple conquête d’un siège. Il s’agit de sa légitimité, de sa crédibilité, et plus largement du symbole d’un PDG qui, d’élection en élection, voit s’effriter le socle de sa toute-puissance. Dans les rues de Ntoum, certains murmurent déjà que « la ministre pourrait faire ses cartons avant la fin du week-end  ». D’autres, plus prudents, rappellent qu’un félin blessé peut encore griffer.

Verdict imminent

Quoi qu’il en soit, cette reprise de scrutin s’annonce comme un tournant politique. Si la ministre l’emporte, elle sauvera les meubles d’un PDG déjà en déroute dans plusieurs provinces. En cas de défaite, c’est un symbole fort : celui d’une ère révolue où le parti au pouvoir n’avait qu’à lever le petit doigt pour s’imposer dans les urnes.

@info241.com
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