Contre-attaque

Législatives et locales : Moundounga contre-attaque et tacle Ndong Sima sur ses limites « tribales »

Législatives et locales : Moundounga contre-attaque et tacle Ndong Sima sur ses limites « tribales »
Législatives et locales : Moundounga contre-attaque et tacle Ndong Sima sur ses limites « tribales » © 2025 D.R./Info241

Le vice-président du Gabon, Séraphin Moundounga, est sorti de sa réserve ce lundi 29 septembre pour défendre les scrutins couplés du 27 septembre. Face aux accusations de fraudes et d’irrégularités massives lancées par plusieurs figures de l’opposition ayant appelé selon lui, à la haine et à la revole. Il a livré une déclaration musclée où il a tour à tour justifié l’organisation du vote et attaqué frontalement l’ancien Premier ministre de la transition, Raymond Ndong Sima, sans le nommer directement.

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Selon Moundounga, les élections législatives et locales se sont déroulées « dans la transparence et la régularité dans 98 % des circonscriptions  », avec un taux de participation estimé à 53 %. Il a salué la mobilisation des forces de défense et de sécurité, qu’il a qualifiées de « garantes du climat apaisé  » ayant permis aux électeurs d’exercer leur devoir civique sans heurts majeurs.

Des incidents circonscrits et sous contrôle

Le vice-président a reconnu des « incidents isolés  » dans 2 % des bureaux de vote, mais il a estimé qu’ils ne sauraient « entacher la régularité générale du scrutin  ». Ces cas, a-t-il poursuivi, relèvent désormais de la compétence des juridictions qui décideront, le cas échéant, de la reprise du vote. Dans certains cas, des destructions de matériel électoral ou des incitations à la violence ont déjà conduit à des saisines judiciaires.

L’intégralité de l’intervention du vice-président

Mais l’essentiel de son intervention était dirigé contre Raymond Ndong Sima. Moundounga lui reproche des « discours incitant à la haine et à la violence  », jugés indignes d’un ancien Premier ministre. Plus encore, il a accusé le chef de l’Alliance patriotique (AP) d’être à la tête d’un « parti tribal », rappelant que ses candidats n’ont été présentés que dans la province du Woleu-Ntem.

Leçon de démocratie

« Le bon démocrate est celui qui sait reconnaître sa défaite et féliciter le vainqueur  », a martelé Moundounga, en citant l’exemple d’un candidat battu à Gaouli, fief natal du président Brice Clotaire Oligui Nguema, qui avait accepté le verdict des urnes sans contestation. Pour le vice-président, les accusations de Ndong Sima sont avant tout le signe d’un refus d’assumer une débâcle électorale.

Moundounga a également évoqué Moabi, sa localité d’origine, où des irrégularités constatées ont entraîné l’annulation du scrutin. Loin d’y voir une preuve de fraude systématique, il y voit au contraire la démonstration que « la loi s’applique à tous, sans exception  ». Une manière de se poser en défenseur d’une démocratie encore en apprentissage, mais déjà, selon lui, « ancrée dans l’État de droit ».

Service après-vente politique

La sortie de Moundounga s’inscrit dans ce qu’il a lui-même appelé un «  processus de restauration démocratique » entamé depuis le 30 août 2023, date qu’il a qualifiée de « jour de libération du peuple gabonais  ». Son discours, véritable service après-vente des élections, visait à redonner de la crédibilité à des scrutins contestés et à délégitimer toute remise en cause frontale du processus.

Raymond Ndong Sima n’a pas tardé à réagir lundi soir à ces attaques, annonçant qu’il tiendra ce mardi un point de presse pour répondre aux attaques du vice-président. Cette joute verbale, au sommet de la classe politique, promet d’animer encore davantage un climat post-électoral déjà tendu, où la légitimité des résultats reste au cœur des débats.

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