Elections 2025 : Raymond Ndong Sima dénonce un retour aux vieilles pratiques du régime déchu

Au lendemain du double scrutin législatif et local du 27 septembre, Raymond Ndong Sima a livré une analyse sévère de son déroulement. Dans un long message publié ce dimanche matin sur Facebook, l’ancien Premier ministre de la transition et président de l’Alliance Patriotique (AP) estime que ces élections, censées clore la période transitoire, ramènent le Gabon à ses vieux démons. « Retour à la case départ ! », écrit-il en ouverture de son texte.

Une transition jugée dévoyée
Pour l’opposant, l’élan né du 30 août 2023, perçu comme un jour de libération, s’est vite essoufflé. « Du dialogue national à l’élection du président de la République en passant par le référendum, on pensait que ces corrections étaient en marche. Mais voici que le premier vrai test qui clôt la transition nous ramène à la case départ », déplore-t-il. L’homme politique accuse ainsi la transition d’avoir échoué à rompre avec les pratiques du passé.
Le coup de gueule de l’ancien Premier ministre de la transition
Raymond Ndong Sima pointe en premier lieu la mainmise du camp présidentiel sur l’organisation du scrutin. « Du nord au sud, d’est en ouest, des protestations montent bruyamment en raison de la composition de bureaux de vote essentiellement entre les mains du parti du Président de la République », affirme-t-il. Selon lui, cette configuration a empêché une compétition équilibrée et transparente.
L’absence de scrutateurs indépendants
Autre critique majeure : l’exclusion de nombreux partis des bureaux de vote. « Quand, dans le même temps, des partis engagés dans ces élections n’obtiennent pas un seul scrutateur dans la quasi-totalité des bureaux de vote », écrit-il l’ancien Premier ministre de la transition, dénonçant une inégalité criante. Ce déséquilibre, selon lui, fausse profondément la sincérité du scrutin et confisque le processus démocratique.
L’ancien Premier ministre s’attaque également au phénomène des électeurs déplacés massivement. « Partout dans le pays, des bus entiers d’électeurs-mercenaires, ces fameux transhumants, se déversent sur des sièges où ils n’ont aucune attache familiale ni intérêt économique, pour y forcer le résultat des urnes », accuse-t-il. Une pratique qui, selon lui, prive les populations locales de représentants légitimes.
Des listes électorales toujours corrompues
Pour Ndong Sima, les listes électorales demeurent entachées d’irrégularités. « Elles regorgent de personnes décédées, régulièrement déclarées auprès des services du ministère de l’Intérieur, et leurs cartes d’électeurs confiées à des bureaux qui échappent à tout contrôle », dénonce-t-il. Ces anomalies, déjà dénoncées avant la transition, prouvent selon lui que rien n’a réellement changé.
En conclusion, l’ancien chef du gouvernement lance une mise en garde : « Une victoire construite sur du mensonge est une victoire qui ne présage rien de bon. Elle préfigure même des lendemains inquiétants ». Pour Raymond Ndong Sima, le Gabon n’a pas tiré les leçons de sa crise politique et risque de replonger dans un cycle de fraude et de méfiance électorale qui compromet l’avenir démocratique du pays.
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