Démission collective

Gabon : Quatre ministres quittent le navire du gouvernement virtuel de Daniel Mengara

Gabon : Quatre ministres quittent le navire du gouvernement virtuel de Daniel Mengara
Gabon : Quatre ministres quittent le navire du gouvernement virtuel de Daniel Mengara © 2025 D.R./Info241

Moins d’un mois après sa mise en place le 23 aout dernier, quatre ministres du gouvernement autoproclamé de Salut National ont annoncé ce lundi leur démission collective, dénonçant un scandale sexuel qui éclabousse leur chef Daniel Mengara. Entre une plainte déposée en France pour viol et chantage avec début de mise à execution et l’absence de crédibilité sur le terrain, cette initiative virtuelle s’enfonce dans le ridicule.

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Le communiqué signé par Jacques Janvier Rop’s Okoué Edou (Économie et Finances), Georges Augowet (Défense), Allhen Alhan Ambamany (Intérieur) et Jean-Baptiste Nyonda (Culture) ne laisse aucune place au doute.

« Les évènements récents relatifs à un scandale sexuel dans lequel le Premier ministre D. Mengara est impliqué, porte gravement atteinte à notre honneur, ternissent l’image du Gouvernement de Salut National et nuisent à la sérénité du travail au sein de cette institution politique. »

Les démissionnaires ajoutent qu’ils refusent de cautionner l’entêtement de leur chef :

« Nous quittons donc le Gouvernement de Salut National dirigé par M. D. Mengara qui est convaincu de son bon droit de pouvoir porter préjudice aux bonnes mœurs sans remords, en lieu et place de son retrait (temporaire) du poste de Premier ministre, le temps de la procédure judiciaire devant établir in fine les différentes responsabilités. »

Une affaire judiciaire qui pèse lourd

Depuis le 16 septembre 2025, Daniel Mengara fait l’objet en France d’une plainte pour viol et chantage avec mise à exécution et reste bien sur présumé innocent à ce stade. 

Le post des démissionnaires

Cette procédure, au-delà du scandale politique, met en lumière la fragilité d’un homme qui n’a jamais réussi à s’imposer comme acteur crédible au Gabon non sans avoir essayé. 

Un remake d’un vieux scénario

Ce n’est pas la première fois que Daniel Mengara s’autoproclame chef d’un exécutif. Dans les années 2000 , il avait déjà mis en scène un "Gouvernement de Salut National en exil" sous la bannière du BDP-Gabon Nouveau, allant même jusqu’à annoncer des "remaniements" comme celui du 17 août 2004 ! Faute de légitimité, cette expérience s’était arrêtée net.

Plus de vingt ans plus tard, il rejoue la même partition toujours sur internet avec cette fois des "conseils des ministres" diffusées en live...

Des rendez-vous ratés avec l’histoire

Daniel Mengara a plusieurs fois promis de se lancer dans la course présidentielle, mais sans jamais concrétiser :

  •  

en 2009 , il échoue à rassembler la caution nécessaire ;

  •  

en 2016 , il annonce sa participation avant de se rétracter, appelant à une "destitution par la rue"… sans jamais apparaître dans la moindre manifestation à Libreville comme le leader qu’il prétend être ;

  •  

en 2025 , il délègue un substitut, qui ne parvient pas à déposer de candidature, toujours faute de caution après avoir annoncé qu’il serait candidat lui-même à cette élection présidentielle. 

Contrairement à ce qu’il laisse entendre, Daniel Mengara n’est pas en exil . Depuis 2009, il a pu rentrer au Gabon librement, sans jamais être inquiété.

Un groupuscule bruyant, mais sans poids réel

Jamais plus de 2 00 personnes (pour être large)  ne se sont déplacées pour ses rassemblements. Son "mouvement" ressemble davantage à un groupuscule , actif sur les réseaux sociaux. Certains de ses membres n’y ont manifestement qu’une obsession à tout le moins activité favorite : participer au lynchage virtuel et multiplier les menaces contre une ancienne membre devenue la cible régulière d’insultes.

Entre indifférence et moqueries

Les autorités gabonaises pour leur part n’ont jamais pris au sérieux son autoproclamation. Un officiel, en coulisses, le résume ainsi : « Mengara est un farceur. Depuis 2009, il est venu à sa guise au Gabon, il n’a jamais été inquiété. »

Dans la Gabonosphère , l’affaire enflamme les discussions. Mais sur le terrain, à Libreville, elle ne suscite ni ferveur ni mobilisation. Beaucoup considèrent que ce "gouvernement" n’existe que dans les fils de discussion en ligne.

Dans un droit de réponse transmis à Info241 , Daniel Mengara a dénoncé une "instrumentalisation politique", accusant ses adversaires de vouloir le faire taire. 

La leçon du ridicule

Pour nombre d’observateurs, l’épisode est révélateur : plus qu’une aventure politique, ce "Gouvernement de Salut National" tient de la mise en scène numérique ridicule et pathétique.

Et comme l’écrivait Chamfort : « Le plus grand des ridicules est de ne pas voir le sien. » Les ministres démissionnaires, eux, auront au moins compris cela.

@info241.com
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