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Cargaisons mystiques à Libreville : Des valises de fétiches béninois stoppés aux portes du Gabon

Cargaisons mystiques à Libreville : Des valises de fétiches béninois stoppés aux portes du Gabon
Cargaisons mystiques à Libreville : Des valises de fétiches béninois stoppés aux portes du Gabon © 2025 D.R./Info241

Spectacle effrayant et inédit à l’aéroport international Léon-Mba de Libreville. Deux ressortissants béninois ont été stoppés net ces deux derniers jours par les douaniers gabonais avec, dans leurs valises, une cargaison improbable : statuettes macabres, amulettes en peau animale, colliers de coquillages imbibés de poudres suspectes. Une contrebande mystique qui, au-delà de la fraude, fait planer une ombre inquiétante sur la sécurité spirituelle et culturelle du Gabon. Les produits saisis ont toutes été détruits samedi, a annoncé les douanes gabonaises.

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Le premier coup de filet est survenu ce vendredi 19 septembre. Les agents de la Brigade touristique de surveillance (BTS), intrigués par le comportement suspect d’un passager en provenance de Cotonou à bord du vol Camair Co, ont interpellé Théophile Fanounonsi , ressortissant béninois. Dans ses bagages, deux valises bourrées de statuettes, amulettes et colliers rituels ont été découvertes.

Deux béninois dans la tourmente

Le lendemain, samedi 20 septembre à 2h00, les mêmes agents ont procédé à une deuxième interpellation. Cette fois, il s’agissait de Houngbonon Dominique Hounyé, également béninois, arrivé par le vol AC 307 en provenance de Cotonou. Ses sacs contenaient eux aussi des marchandises à caractère fétichiste. Selon la douane, ce type d’objets est prohibé et leur introduction sur le territoire gabonais strictement interdite.

L’un des deux suspects appréhendés et sa cargaison

Placés sous la houlette du colonel Hugues Modeste Odjangou, directeur général des Douanes et Droits indirects (DGDDI), et du commandant Djeff Gnala Zadi, chef du Service surveillance de Libreville, les agents ont agi avec célérité. « Notre mission est de protéger les frontières du Gabon contre toutes formes de contrebande, y compris ce type de trafic mystique qui menace nos valeurs et notre sécurité » , a expliqué un agent de la BTS.

Des objets de culte transformés en menace

Selon certaines croyances, les fétiches saisis ne sont pas de simples objets culturels, mais de véritables instruments de malédiction, capables de provoquer malheur, maladie ou division. Leur circulation incontrôlée fait craindre un trafic occulte pouvant fragiliser les communautés locales et alimenter des tensions déjà perceptibles.

Le contenu d’une des valises

Le procureur de la République, informé sans délai, a ordonné la destruction immédiate de la cargaison. Samedi 20 septembre, les Douanes gabonaises ont officiellement annoncé avoir procédé à l’incinération des marchandises prohibées saisies les 19 et 20 septembre, marquant la fermeté de l’État face à ces pratiques jugées dangereuses. Pour beaucoup d’observateurs, cet acte relève à la fois de la riposte juridique et de la protection spirituelle.

Un climat de tensions régionales

Ces interpellations interviennent dans un contexte explosif. Depuis plusieurs jours, une frange d’internautes gabonais et béninois s’affrontent sur les réseaux sociaux, après un incident survenu au marché de Lambaréné. Des messages hostiles, parfois violents, alimentent la toile et exacerbent les rancunes. Plus inquiétant encore, un internaute béninois avait ouvertement menacé de déclencher « une frappe mystique contre le Gabon par les fétiches ».

Des fétiches en provenance de la capitale béninoise

La coïncidence entre ces menaces virtuelles et les saisies opérées à Libreville alimente désormais les spéculations. Pour de nombreux Gabonais, ces cargaisons occultes n’étaient pas de simples objets de culte, mais de potentielles “armes invisibles” destinées à fragiliser le pays.

Une nouvelle frontière sécuritaire pour Libreville

Cette affaire met en lumière une facette peu explorée des trafics transfrontaliers : celui des objets mystiques utilisés à des fins douteuses. Elle révèle aussi que la sécurité d’un pays ne se limite pas aux armes ou aux marchandises classiques. Elle s’étend désormais au champ spirituel, là où les croyances et les peurs collectives deviennent des enjeux de stabilité.

Les fétiches détruits hier par les autorités gabonaises

Libreville se découvre ainsi un nouveau front : défendre ses frontières ne consiste plus seulement à bloquer la contrebande matérielle, mais aussi à protéger ses populations contre des influences occultes. En stoppant ces cargaisons, la douane gabonaise envoie un message clair : face aux forces obscures, la vigilance doit rester totale.

@info241.com
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