Port-Gentil : le ministre de la Justice Akuré-Davain face aux réalités de la prison centrale

Après Libreville, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, chargé des Droits humains, Séraphin Akuré-Davain, s’est rendu ce lundi 14 juillet à la prison centrale de Port-Gentil. Accompagné des autorités judiciaires, militaires et des responsables en charge des droits humains, il est venu constater les conditions de détention des prisonniers, tout en inspectant les travaux de construction de la future prison pour enfants.

Cette visite s’inscrit dans une démarche gouvernementale visant à améliorer les conditions d’incarcération et à faire respecter les délais légaux de jugement. Le ministre a rappelé l’engagement des autorités à lutter contre la surpopulation carcérale, les détentions préventives abusives et les lenteurs judiciaires. « Il faut souligner les efforts consentis par les responsables pénitentiaires pour humaniser cet établissement. Les droits de l’homme sont pris en compte, avec une attention particulière portée à la dimension genre, notamment à travers une maison pour femmes qui devra être rénovée, voire reconstruite. Les services essentiels, dont la couverture médicale, sont assurés », a-t-il déclaré.
Le ministre salué à son arrivée sur les lieux
Concernant la prison pour mineurs en construction, le ministre a salué l’initiative comme une avancée majeure. Le bâtiment comprendra notamment deux salles de psychologie, un atelier, une buanderie, un bureau administratif, une cuisine, une infirmerie, un réfectoire, des blocs sanitaires, des cours de promenade séparées pour garçons et filles, ainsi que cinquante dortoirs. « Cette structure offrira un cadre plus humain et fonctionnel pour les jeunes en conflit avec la loi. Les travaux ne devraient pas excéder six mois », a précisé le Garde des Sceaux.
Au cours de son intervention, Dr Akuré-Davain a également tiré la sonnette d’alarme sur la délinquance juvénile. « Notre attention a été attirée par l’âge de plus en plus bas des jeunes auteurs de délits. La consommation de stupéfiants, qui aggrave ces comportements déviants, nous a été signalée. Il est donc urgent d’engager une campagne de sensibilisation sur les dangers de la drogue, que nos jeunes doivent comprendre comme des poisons », a-t-il plaidé.
Photo de famille
La prison centrale du Château, principale structure carcérale de la capitale économique, souffre d’une surpopulation chronique, notamment due à un excès de détentions préventives. Le ministre a insisté sur la nécessité de mieux classifier les détenus selon leur profil et la nature des infractions. « Il faut évaluer la dangerosité des détenus, prévenir les trafics, le blanchiment, les menaces et la corruption depuis l’intérieur des prisons. Pourquoi ne pas renforcer également le contrôle aux frontières pour freiner l’entrée des drogues dures venues de l’étranger ? Cela nécessite une mobilisation coordonnée de tous les acteurs impliqués dans la lutte contre le grand banditisme transfrontalier », a-t-il suggéré.
Malgré les multiples alertes et condamnations internationales visant les conditions carcérales au Gabon, peu de progrès concrets ont été enregistrés jusqu’ici. « Il faut répondre au problème de surcharge carcérale. Ici, la situation est moins dramatique qu’ailleurs, mais l’ouverture régulière des sessions criminelles permettra de réduire le nombre de détenus », a conclu le ministre de la Justice.
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