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Sahel : Plus de 5 millions de déplacés en insécurité

Sahel : Plus de 5 millions de déplacés en insécurité
Sahel : Plus de 5 millions de déplacés en insécurité © 2025 D.R./Info241

Le 21 mars 2025, le village de Fambita, au Niger, a été le théâtre d’une violente attaque djihadiste qui a coûté la vie à au moins 44 personnes. Ce drame illustre une réalité de plus en plus alarmante : l’insécurité est devenue la principale cause de déplacement au Sahel.

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La région englobant le Burkina Faso, le Mali et le Niger est confrontée à une crise humanitaire sans précédent. En août 2024, plus de 67 000 Burkinabè avaient fui vers les pays voisins — Mali, Niger, Côte d’Ivoire, Togo, Bénin et Ghana — tandis que plus de 2 millions étaient déplacés à l’intérieur même du Burkina Faso. Au total, le Sahel central compte environ 5,45 millions de réfugiés, déplacés internes et demandeurs d’asile, selon les chiffres disponibles à cette date.

Une insécurité systémique

Cette crise migratoire est alimentée par une combinaison de conflits armés, de violences extrêmes et de changement climatique, dans une région où les États peinent à garantir la sécurité. L’activité des groupes terroristes ainsi que les exactions perpétrées par les forces armées nationales et les mercenaires russes du groupe Wagner ont plongé la population dans un climat de peur et d’instabilité. Et ce, malgré les promesses des nouvelles autorités militaires sahéliens, qui s’étaient engagés à rétablir l’ordre.

En 2023, plus de 1 100 attaques ciblant des civils ont été menées par des groupes islamistes militants dans la région, provoquant au moins 2 080 morts. Ces attaques représentaient 59 % de toutes les violences contre des civils attribuées à des groupes islamistes en Afrique, et 68 % des décès liés à ces agressions. Les chiffres de l’organisation Armed Conflict Location & Event Data (ACLED) révèlent une intensification des violences après l’arrivée du groupe Wagner dans la région. En 2022, l’État islamique a été impliqué dans huit fois plus de morts de civils qu’entre 2018 et 2021, tandis que Al-Qaïda a été responsable de 3,5 fois plus de décès sur la même période.

Pillages, tortures…

L’implication du groupe Wagner dans les violences contre les civils est particulièrement documentée au Mali. Plusieurs rapports font état d’exactions lors d’opérations militaires menées aux côtés de l’armée malienne. Selon les données d’ACLED, 71 % des opérations impliquant Wagner au Mali ont conduit à des violences contre la population civile — un taux supérieur à celui des forces étatiques et des groupes insurgés. Les “WagnerLeaks” offrent un aperçu saisissant de la machine de guerre russe. Ces documents internes, collectés depuis 2017, relatent non seulement des affrontements militaires et des pertes humaines, mais également des épisodes de pillage, de torture, de violences et d’ivresse sur les zones de conflit.

Face à cette spirale de violences, les promesses sécuritaires des régimes militaires sahéliens peinent à se concrétiser. Pendant ce temps, des millions de civils continuent de fuir leurs foyers, pris en étau entre groupes armés, interventions étrangères et instabilité chronique. La crise du Sahel n’est pas seulement une urgence humanitaire — c’est un échec collectif à garantir paix, protection et avenir à des populations désormais en exil dans leur propre région.

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